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Associations : le marketing digital, nouveau levier de financement ?

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Depuis son ouverture en 2019, le Lao Pow’her a accompagné plus de 550 jeunes femmes.

Crédit photo Site Lao Pow'her / Association Fit, une femme un toit / DR
Pour continuer à assurer correctement ses différentes missions, le dispositif d’aide aux jeunes femmes victimes de violences Lao Pow’her mise sur la visibilité de ses problématiques via des comptes de réseaux sociaux de personnalités médiatiques. Si, avec leurs dons, de nombreux citoyens soutiennent l’initiative, les problèmes de fond persistent.

Edouard Durand, Arnaud Galais ou Ernestine Ronai. C’est assez inédit pour être souligné : plusieurs figures médiatiques du monde du social s’engagent pour un projet via leurs réseaux sociaux personnels. Le but ? relayer l’appel aux dons formulé le 8 mars dernier par les membres du Lieux d’accueil et d’orientation (Lao) Pow’her situé à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Le dispositif d’accompagnement dédié aux jeunes femmes âgées de 15 à 25 ans et victimes de violences (lire notre article) peine à financer ses actions. Composé également de deux centres d’hébergement, l’association Fit Une femme un toit dont le Lao Pow’her dépend, n’est effectivement plus à même d’apporter son soutien au projet.

Si, jusque-là, ces problématiques de trésorerie s’apparentent à celles de nombreuses associations, le levier d’action choisi par l’équipe, à savoir visibiliser au maximum les enjeux auxquels répondent les professionnels au quotidien, fonctionne très bien. Plus de 45 000 euros ont été récoltés en un mois à la suite du lancement en ligne d’une campagne de financement participatif avec 700 contributeurs pour un don moyen de 25 euros.

Dysfonctionnement structurel

« Nous sommes surpris par l’ampleur du soutien. Nous ne nous attendions pas à cet engouement », confie Amandine Maraval, directrice du dispositif Pow’her. « L’objectif est d’atteindre 55 000 euros de dons, cela correspond symboliquement à un poste d’éducatrice spécialisée à temps plein sur un an. Au-delà de la visibilité attendue, la création de cette cagnotte visait à constituer un début de trésorerie », poursuit-elle. En effet, les 700 000 euros nécessaires au fonctionnement de Lao Pow’her proviennent du cumul de plusieurs appels à projets, de conventions de partenariat ou du Fond social européen (FSE). Une multiplicité de financements majoritairement publics dont les versements tardifs empêchent la structure qui ne dispose pas de fonds propres, de faire face aux demandes et de payer les salaires des travailleurs sociaux. « Cette trésorerie va aussi nous permettre de demander des crédits », précise la directrice qui reconnait néanmoins que Lao Pow’her est soutenu politiquement.

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La cause principale de cette action « marketing » repose sur un système de financement souvent décrié par les acteurs associatifs. La compétitivité entre dispositifs pour obtenir les fonds d’appel à projet, les difficultés rencontrées pour voir pérenniser les expérimentations menées à hauteur de leurs missions ou le cumul de financements pour obtenir la garantie d’un fonctionnement global constituent des éléments qui concourent au manque de stabilité et de visibilité. « Par exemple, bien que nous puissions demander des acomptes pour les fonds qui dépendent du FSE, nous avons tout de même à avancer deux ans de salaire. Leur versement intervient seulement en fin de contrat », détaille Amandine Maraval. Ce qui signifie que seules les associations dont les trésoreries sont conséquentes peuvent prétendre à des fonds européens. Un fonctionnement excluant pour les petites structures à l’heure où la tendance du secteur social est à l’innovation…

Des problèmes déportés

En termes de résonnance, l’association s’est aussi appuyée sur les communautés de figures publiques telles que Julie Gayet, Andréa Bescond, Bruno Sanchez ou la réalisatrice de documentaires Aliénor Carrière. Via leurs comptes personnels, toutes ces personnalités ont partagé la campagne. Ces actions en ligne se révèlent, certes, utiles mais elles questionnent la capacité des pouvoirs publics à répondre aux enjeux sociaux pour lesquels ils sont engagés.

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Les fonds privés récoltés reposent, en effet, sur des volontés individuelles. « Je trouve formidable que de nombreuses personnes participent. Certaines jeunes femmes que nous aidons ont versé de l’argent. Mais enfin : où sont les autres ?! Nous sommes une délégation de service public, nous répondons à un problème d’ordre public et nous devons nous battre pour exister, c’est anormal », dénonce la directrice. « Nous avons expérimenté le projet durant trois ans. L’idée actuelle est qu’il tienne. Nous espérons qu’on y parviendra », conclut-elle.

>> Le site de financement participatifJe soutiens le LAO POW’her

Vous aussi soutenez les

ℹ️ + d’infos : https://t.co/hHCDCMfnfC

Merci @association_fit pic.twitter.com/5wtOtywJhT

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