Dans un communiqué publié le 17 avril, près d’une trentaine d’associations (1) alerte sur les conséquences de la réforme de l’aide médicale d’Etat (AME). Annoncée fin janvier par le Premier ministre Gabriel Attal, le projet gouvermental devrait voir le jour avant l’été sous forme réglementaire.
Les signataires du document réclament son abandon. En raison d'« une série de mesures d’apparence technique mais qui affecteraient tout particulièrement les femmes les plus précaires, qui étaient près de 193 000 à bénéficier de l’AME en 2023 ».
A commencer par les critères d’éligibilité dans lesquels le gouvernement souhaite prendre en compte la situation des conjoints, s’ils sont affiliés à la sécurité sociale. En clair, dans un couple où l’un des deux membres ne dispose pas de papiers en règle, la personne en situation irrégulière se verrait privée de ses droits à l’AME si son concubin dépasse un certain seuil de ressources.
> A lire aussi : Monoparentalité : le dépôt de la proposition de loi à l’Assemblée prévu début mai
« S’ajouterait à cela un durcissement de la justification de l’identité, qui entraînerait des conséquences désastreuses pour nombre de femmes victimes de violences qui se voient confisquer, voire détruire, leur document d’identité ou font face à un chantage aux papiers », souligne le communiqué.
Pour rappel, l’AME est réservée aux personnes percevant moins de 847 € par mois. En France, les femmes sont majoritairement touchées par la pauvreté. En 2019, 4,9 millions d’entrevelles vivaient sous le seuil de pauvreté (chiffres Insee). Et la tendance ne présage aucune amélioration.
>> Le communiqué Aide médicale d'Etat : les femmes précaires dans le collimateur du Gouvernement ?
(1) Women for Women France, Réseau européen des femmes migrantes, Le Rajfire, Planning familial, Osez le féminisme, Maison des femmes de Paris, Maison des femmes de Montreuil, Maison des femmes d’Asnières-sur-Seine, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie, Fédération nationale des CIDFF, Fédération nationale Solidarité femmes, Excisions parlons-en, Elles aussi, La CLEF, Amicale du Nid, La Cimade, Comede, Emmaüs France, Fondation Abbé-Pierre, France Assos Santé, Fasti, Gisti, Ligue des droits de l’Homme, Samu social de Paris, Secours catholique-Caritas France, Uniopss.
Aide médicale d’État : les femmes précaires dans le collimateur du gouvernement ? [ action collective ] https://t.co/NmRJnvU8uX pic.twitter.com/Pfomsu7b54
— Le Gisti (@legisti) April 17, 2024