Recevoir la newsletter

Addictions : deux députés recommandent la pérennisation des salles de consommation à moindre risque

Article réservé aux abonnés

Salle de consommation de drogues à moindre risque

Un kit de consommation de drogue à l’Espace Gaïa, première «salle de shoot», dans le 10e arrondissement de Paris.

Crédit photo Voisin / Phanie via AFP
Deux députés ont présenté cette semaine leurs recommandations concernant les salles de consommation à moindre risque (SCMR). Ces expérimentations doivent, selon eux, être « pérennisées ». Mais sous certaines conditions. 

 

Alors qu'une mesure visant à prolonger l’existence des salles de consommation à moindre risque (SCMR) et à permettre l’ouverture de nouveaux centres devrait prochainement être débattue en projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, les corapporteurs d'une « mission flash » à l’Assemblée nationale viennent de rendre publiques leurs préconisations.

Si Stéphane Viry (Les Républicains) et Caroline Janvier (La République en marche) ont insisté sur « l’efficacité » et « l’utilité » des expérimentations en cours, s’appuyant notamment sur le rapport d’évaluation publié par l’Inserm en mai 2021, ils se sont cependant montrés réticents à l’égard d’une généralisation du dispositif. Celle-ci s’avérerait « simpliste » : « Les SCMR peuvent être une réponse mais ne doivent pas être LA réponse à la prise en charge de la toxicomanie », insistent-ils, les initiatives devant rester « locales, portées par les municipalités et conçues en concertation avec les forces de l’ordre, les usagers et les professionnels de santé du quartier ».

Dispositifs intégrés

Selon les législateurs, ces SCMR devraient en outre s’inscrire dans « une logique de soins et de prise en charge médico-sociale globale » des usagers. D’une part, dans la conception même des salles, en proposant des services de soins, sociaux et médico-sociaux et la possibilité d’hébergement, mais aussi en matière de politique publique. « Il faut développer l’amont et l’aval –lits d’addictologie et lieux de postcure, notamment–, alors que les besoins sont couverts de manière très insuffisante », indiquent-ils.. Autre recommandation : davantage de souplesse dans le format des salles. « Cela permettrait d’adapter chaque projet aux contextes locaux. De manière générale, de plus petites salles, mais plus nombreuses, semblent devoir être privilégiées », ajoutent les rapporteurs. Pourrait également être étudiée la mise en place de ces structures au sein même des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues (Caarud) ou celle d’équipes mobiles.

Dans le cadre de leur mission, Stéphane Viry et Caroline Janvier ont pu visiter les deux projets expérimentés en France depuis 2016, à Strasbourg et à Paris, pour une durée de six ans. A l’heure actuelle, ces deux structures présenteraient des situations « radicalement différentes », d’après les députés, qui prennent davantage pour modèle l’expérimentation de Strasbourg« à compétence identique des intervenants ». Ils notent, en particulier, un nombre de passages beaucoup plus important à Paris, créant des difficultés pour les personnels. La salle de Strasbourg développerait par ailleurs plus de projets avec les usagers, et surtout des possibilités d’hébergement temporaire de 20 places. Elle ne poserait, à la différence de Paris, pas de problème d’« acceptabilité sociale », du fait de son lieu d’implantation.

Brûlante actualité

Les futurs débats autour de la poursuite de l’expérimentation des SCMR pourraient se dérouler dans un contexte tendu. Le week-end dernier, des riverains se sont notamment réunis à Paris contre l'ouverture de nouvelles structures à destination des consommateurs de crack dans le nord-est de la ville.

Cette mobilisation faisait suite à la proposition de la maire de Paris, Anne Hidalgo, le 30 août dernier, de créer quatre nouveaux sites de consommation de drogue, dans les 10e, 19e et 20e arrondissements de la capitale. A ce jour, si d’autres projets de SCMR ont émergé en France, aucun n’a encore vu le jour.

 

Insertion

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur