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À Saint-Denis, les migrantes séropositives trouvent refuge chez Ikambere (6/8)

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Tous les mardis, Ikambere organise des ateliers de socio-esthétique. 

Crédit photo illustration Ikambere
[ENQUÊTE] Précarité, exil et maladie : l'association dionysienne s'attaque à la triple peine dont sont victimes les femmes vivant avec le VIH.

Au Rwanda, « Ikambere » signifie « la maison accueillante ». Un lieu central, où les habitants de village trouvent refuge et se réunissent pour créer du lien. Telle est aussi la philosophie de l’association Ikambere, créée par Bernadette Rwegera en 1997 à Saint-Denis avec l’objectif de permettre à des femmes en situation de précarité vivant avec le VIH de se rencontrer entre paires. Très vite, le partage d’expérience ne suffit plus et vient s’ajouter l’essentiel de ce qui constitue l’activité de l’association aujourd’hui : un programme d’accompagnement global et pluridisciplinaire.

Ikambere met en application les principes de la pyramide de Maslow qui propose une hiérarchie des besoins humains. Ainsi la prise en charge proposée permet d’abord de satisfaire les besoins urgents (mise à l’abri par le financement de nuitées hôtelières, mise en sécurité, régularisation, prise de traitements) puis ceux de l’accomplissement (activité physique adaptée, socio-esthétique, ateliers d’insertion sociale et professionnelle, etc.), tout en apprenant à vivre avec la maladie.

« En France, 60 % des femmes diagnostiquées séropositives au VIH sont nées à l’étranger. Ces femmes cumulent la triple peine : précarité, exil et maladie. C’est pourquoi, il est essentiel de les soutenir sur ces trois volets », décrit Fatem-Zahra Bennis, directrice adjointe de ce centre d’accueil de jour.

Une équipe de 35 salariés composée d’assistants sociaux, médiatrices de santé, diététicienne, conseillère en insertion professionnelle, éducateurs sportifs, etc. se relaie aux côtés de ces femmes pour les aider à reprendre progressivement le chemin de l’autonomisation, retrouvant confiance en elle et stabilité socio-économique et administrative. « Notre objectif est qu’elles puissent se responsabiliser et ne plus avoir besoin de venir, mais nous n’imposons aucune limite dans l’accompagnement. Même stabilisées, certaines continuent à fréquenter le centre pour échanger avec les autres », se réjouit la directrice adjointe.

Au cœur de son action, la structure dionysienne, qui accompagne chaque année près de 500 femmes, privilégie la création de liens à travers des repas partagés, des activités collectives et des groupes de parole thématiques. Les femmes se soutiennent entre elles. Cela renforce la confiance entre l’équipe et les migrantes accompagnées. Ce lien qui se crée au fil des rencontres est une étape essentielle de leur reconstruction. De quoi instaurer un climat d’appartenance et une intimité comme le confirme Fatem-Zahra Bennis : « Les femmes que nous accueillons sont très abimées par le parcours migratoire qu’elles ont vécu qui s’avère quasiment toujours d’une très grande violence. Une fois arrivées, ce n’est pas du tout la fin du périple pour elles, mais chez nous, elles trouvent un refuge. »

 

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