9,1 millions de pauvres en 2022… Les chiffres publiés jeudi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui révèlent le maintien à des niveaux élevés de la pauvreté en France, n’ont pas manqué de faire réagir le collectif Alerte. L'organisation, qui représente 35 structures de lutte contre l'exclusion, y voit un échec des orientations politiques du gouvernement.
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Elle en tire trois enseignements principaux :
- Une stratégie de lutte contre la pauvreté, axée exclusivement sur le travail, ne fonctionne pas. La preuve, selon le collectif : « La pauvreté demeure très élevée alors que le chômage a fortement diminué, pour atteindre son plus bas niveau depuis 40 ans. » Pour lui, il faut abroger l’obligation d’activité des allocataires du RSA, pour ne plus stigmatiser les plus pauvres.
- La redistribution réduit la pauvreté. L’Insee constate que la pauvreté des familles monoparentales a diminué en 2022 grâce à l’augmentation des prestations sociales. La redistribution, donc, fonctionne, déduit le collectif qui invite à aller plus loin. « Le nombre de millionnaires a progressé en France : ils sont 3,3 millions selon la banque UBS. Si chacun reversait 8 000 € aux personnes pauvres, plus personne ne serait sous le seuil de pauvreté. »
- La pauvreté a un coût économique et social. Elle se chiffre en plusieurs dizaines de milliards d’euros. A contrario, « la dépense publique contre la pauvreté est un investissement ». Il doit notamment permettre d’éviter que cette pauvreté se transmette d’une génération sur l’autre.
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Le collectif Alerte appelle la nouvelle Assemblée et le futur gouvernement à un plan pour les solidarités.
Dans l’immédiat, il demande une revalorisation anticipée des minima sociaux et des allocations familiales, afin d'éviter une perte de pouvoir d’achat des ménages.
« Le retard de revalorisation en 2023 devrait conduire à une augmentation de la pauvreté, anticipe-t-il. Il n’est pas trop tard pour que 2024 donne un coup d’arrêt à la paupérisation en France. »