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Une épicerie pour gérer ses fins de mois

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Crédit photo DR
Dans un quartier populaire de Nantes, l’épicerie sociale Les 1 000 Fleurs du colibri accueille des personnes sous conditions de ressources qui, sur place, peuvent être guidées dans leurs dépenses.

Un kilo de pommes de terre, quatre yaourts, une botte d’asperges, un poulet entier, quelques compotes et des petits pots pour bébé… De sa jolie écriture, Juliette Levy consigne un à un les produits et leur prix sur un grand cahier à carreaux, tout en discutant avec la jeune femme qui lui fait face. « Ici, on ne vient pas uniquement pour faire ses emplettes, mais aussi pour avoir accès à un accompagnement social et budgétaire », explique l’opératrice de Les 1 000 Fleurs du colibri. Située en plein cœur d’un quartier prioritaire de Nantes, cette épicerie sociale a vu le jour en février dernier, à l’initiative de la municipalité et de plusieurs associations nantaises (Orpan, Anadom, etc.). Le but : proposer des produits à des prix très réduits pour permettre aux bénéficiaires de réaliser de précieuses économies en vue de financer une dépense inhabituelle (dette d’énergie, projet mobilier, impayé de loyer, etc.). « Ils pourraient solliciter une aide exceptionnelle au CCAS [centre communal d’action sociale], mais l’idée est que ce projet ait du sens et les rende acteurs de leurs dépenses », soutient Cécile Clément, coordinatrice de cette expérimentation qui court jusqu’à la fin de l’année 2023.

Un choix vaste

Pas de caisse automatique, ni d’échange d’argent en liquide. Pour pouvoir piocher dans les étals, il faut d’abord passer par la case CCAS. A leur inscription, les bénéficiaires héritent ainsi d’un petit pécule, sur lequel 10 % sont à leur charge. Avec cette somme, ils peuvent venir chaque semaine faire leur plein, dans la limite de cinq mois maximum, et choisir parmi plusieurs dizaines de références : viandes et poissons frais ou surgelés, yaourts, fromages, légumes, fruits, produits secs (pâtes, riz, semoule), douceurs sucrées, petits pots pour bébés, sans compter quelques produits d’hygiène (serviettes, couches, gel douche). Le choix est vaste et la marchandise change selon les approvisionnements réalisés auprès de la Banque alimentaire.

Pour le duo d’intervenantes, ces rendez-vous hebdomadaires, programmés à l’avance, sont entre autres l’occasion de faire un point régulier sur les dépenses et, de là, de les réajuster si nécessaire. « Nous leur indiquons le prix moyen de leur panier, mais ce sont eux qui choisissent les produits qu’ils souhaitent et le montant qu’ils veulent dépenser. En revanche, si on voit que l’argent file trop vite, on leur demande de s’engager sur des petits efforts qu’on suit de près », expliquent de concert les deux femmes. Nombre des habitués de l’épicerie ont en pratique besoin d’être aiguillés durant leurs achats. Un service auquel Juliette Levy se plie de bonne grâce, agrémentant ses suggestions de quelques idées de recettes. « Les gens ne savent pas toujours comment cuisiner ce qu’ils trouvent en rayon. C’est pourquoi ça les rassure que je sois à leur côté pour les conseiller », commente celle qui travaillait avant dans une ressourcerie textile.

Bien-être gustatif

Manger plus sainement, tel est aussi l’un des objectifs poursuivis par le duo en charge de l’épicerie et, à plus large échelle, par la municipalité nantaise, engagée depuis 2019 vers un accès à une meilleure nutrition pour tous. A cette fin, des ateliers culinaires à destination des volontaires sont organisés, au cours desquels le local se mue en cuisine collective. « L’épicerie se déploie et se range en un rien de temps grâce à des présentoirs mobiles hissés sur roulettes. L’idée est de le rendre en dehors des horaires d’ouverture(1) de l’épicerie », renseigne sa coordinatrice. D’autres ateliers thématiques s’invitent aussi en ce lieu, tels que le photolangage, la cuisine anti-gaspi, la nutrition santé. Là, l’objectif qui préside est le bien-être gustatif ou physique, mais c’est aussi un prétexte pour se retrouver et créer du lien social entre voisins. Quelques mois après son ouverture, 17 ménages fréquentent Les 1 000 Fleurs du colibri, soit 46 personnes. L’une d’entre elles, Hélène estime économiser 80 € par mois grâce à l’épicerie. « Avant, je m’empêchais d’acheter certains produits pour boucler mes fins de mois. Désormais, je peux manger autre chose que des pâtes et du riz. »

Notes

(1) L’épicerie ouvre ses portes le mercredi toute la journée et le jeudi après-midi.

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