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CULTURE - Pauvreté : l’insécurité sociale

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Crédit photo Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Être pauvre ne constitue pas une catégorie sociale en soi. Mais si chaque histoire est personnelle, trois caractéristiques les relient : fragilité du statut professionnel, faible revenu et faible capital culturel. Forme particulière des déterminants sociaux, les inégalités de santé. Observées depuis les années 2000, leurs mécanismes restent oubliés des politiques publiques, résume un excellent dossier de la revue Empan, consacré à « La santé des pauvres ». En 1996, le sociologue Didier Fassin écrivait déjà : « Dans toutes les sociétés, la maladie met en jeu des rapports de pouvoir. Elle les exprime dans les corps à travers les différences entre les individus face aux risques de l’existence ou aux possibilités de se soigner, qui sont autant de façons d’inscrire physiquement l’ordre social. » Dans la première partie, les auteurs analysent les processus à l’œuvre et les enjeux de classe, de race, de sexe, d’âge… et insistent sur l’importance de considérer la pauvreté subjective, qui se définit par « une insécurité sociale durable ».

La deuxième partie tente de donner vie aux « sans santé », toujours représentés par défaut et absents des études épidémiologiques. Pourtant, la grande précarité frappe dès la grossesse : plus de prématurité, d’hospitalisation, de petit ou, au contraire, de gros poids de naissance… Plus tard dans l’enfance, c’est plus d’obésité, de retard de développement et de langage…

La troisième partie, quant à elle, met en lumière « la santé de la misère en action(s) », autrement dit la résistance et les alternatives aux tentatives de normalisation et de moralisation des plus démunis. Il en va ainsi, par exemple, des crèches et garderies solidaires, voire itinérantes, qui accueillent des familles en difficulté ou en insertion professionnelle, rompant avec leur isolement. Un atout en termes de prévention à la santé. Le dossier revient aussi sur l’épidémie de Covid-19 et les expériences de santé communautaire, comme celle de la Case à Toulouse, qui a permis d’atténuer les inégalités.

Notes

« La santé des pauvres » – Revue Empan, n° 129 – Ed. érès, 18 €.

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