Enfin une belle idée, une grande annonce, le genre de rêve qu’on surkiffe grave : 15 milliards à l’action sociale et 8 500 professionnels de plus pour le secteur.
« Arrêtez n’en jetez plus, nous n’en demandions pas tant !
– Mais non, c’est nécessaire, enfin, vous êtes utiles à notre société, c’est bien normal.
– Vous n’y pensez pas, Elisabeth, vous allez ruiner le pays, revenez à la raison.
– Non, j’y tiens, et vous savez que ma fibre sociale anime mes actions, ma carrière en témoigne, je crois au sens du service public.
– Mais que vont en dire les Français ? Avec la crise qui s’annonce, la précarité énergétique…
– Allons ma bonne amie. Faites-moi plaisir, n’en parlons plus et acceptez ce présent comme un cadeau qui prendra racine pour l’avenir de notre société.
– Allons bon, je me rends, nous l’acceptons. Merci Zabeth, mille fois merci, vous ne le regretterez pas, nous sommes 1,3 million de travailleurs sociaux et vous vous rendrez compte de l’utilité de votre générosi… DRIIIIIIIING ! IL EST SEPT HEURES ! DEBOUT LES NOUILLES ! »
Tu parles d’une nouille, une andouille, oui !
8500 gendarmes et policiers
C’est beau, les rêves, mais le réveil est souvent rude.
A ma décharge, la veille, Elisabeth Borne avait annoncé 15 milliards pour le ministère de l’Intérieur et le recrutement de 8 500 gendarmes et policiers. Alors, forcément, ça travaille le ciboulot. Prévention, piège à c…, c’est bien connu. Ce qu’il nous faut, c’est un poil de répression supplémentaire, à n’en pas douter. D’autant que les J.O., c’est un très bel événement prétexte pour sécuriser un maximum. Des fois que la racaille s’en mêle à la façon des Anglais au Stade de France.
Chaud au coeur... de la Pinède
Mais peut-être faudrait-il aussi penser à sécuriser les mobilisations de travailleurs sociaux des 22 et 29 septembre, parce qu’ils n’ont pas l’air bien contents, ceux-là. Et quand on a affaire à des manifestants qui ont choisi de s’occuper de personnes fragiles, parfois handicapées, ou pauvres, ou migrantes, et même parfois tout cela ensemble, il faut être un peu tordu, tout de même. Mieux vaut anticiper de préserver l’ordre public.
Morose édito me direz-vous. Mais non, achevons l’ouvrage sur une vraie belle action : dans l’Hérault, la structure La Pinède, qui regroupe un IME et un Sessad, a décidé à l’unanimité du conseil d’administration, de la direction et des salariés de partager la prime Ségur (183 €) entre tous les membres du personnel, via un accord d’entreprise. Résultat : 130 € pour tous, y compris donc les oubliés. Voilà qui fait chaud au cœur. Même si cette démarche louable rappelle le regret de Coluche, quelques années après avoir créé les Restos, de conforter l’Etat dans son désengagement.
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