Chacun devrait être en mesure d’effectuer ses choix et de vivre sa vie intime comme il l’entend. Les personnes handicapées ne sont pas asexuées, ni dépourvues de désir. Et elles ne devraient pas dépendre pour y répondre du bon vouloir de tiers, aidants familiaux ou professionnels. La plateforme virtuelle « Amours &Handicaps » veut « briser le tabou de la sexualité des personnes en situation de handicap, les informer, leur permettre d’échanger et leur apporter des réponses concrètes pour qu’elles soient le plus autonomes possibles », détaille Jean-Luc Mortet, responsable interrégional des actions associatives à APF France handicap.
Portée par APF France handicap Paca-Corse, l’Unapei Alpes-Provence, l’Association régionale pour l’intégration des personnes en situation de handicap ou en difficulté (ARI) et l’Union régionale autisme France Sud-Est (Urafse), cette plateforme – ouverte depuis début décembre et jusqu’en octobre prochain. Elle s’adresse à des personnes en situation de handicap vivant à domicile et/ou en institution, des familles et des aidants, des professionnels du médico-social et de santé ou encore des acteurs du monde associatif.
Au programme, visioconférences pour tout public, rencontres virtuelles pour célibataires, ateliers collaboratifs pour les professionnels mais aussi groupes de parole thématiques et ateliers ludiques autour de l’amour (théâtre, clown…). Ainsi, dans les semaines à venir, les membres de la plateforme pourront participer à l’atelier « Sexualité : partage d’expériences pour sortir des stéréotypes », à la conférence « Handicap et alors ? : une expérience d’accompagnement à la vie affective relationnelle et sexuelle » ou encore à un groupe de parole sur « l’accompagnement à la vie affective et intime des adolescents porteurs de handicaps ».
Élargir le panel d’accompagnement
« Les questionnements autour de la sexualité diffèrent selon que l’on s’adresse à une personne en situation de handicap physique, psychique ou mental, explique Milena Raffaillac, coordinatrice de programmes au Planning familial 13-Marseille. Cette plateforme nous permet de partager nos expériences et d’élargir notre panel d’accompagnement. » Autre atout, la mise à disposition des informations à distance : « Nous n’arrivons pas à dégager du temps pour nous former à cette thématique. Avec ce dispositif, tout est en ligne. »
Pour Jean-Luc Mortet, cette plateforme permet de s’adresser aux personnes en situation de handicap qui ne sont pas repérées par les associations : « N’importe qui peut se connecter et trouver des réponses. Cela permet de libérer la parole et d’être force de proposition. […] Nous voulons contribuer à déplacer les lignes. Ce sujet demeure tabou. Or nous allons démontrer que des personnes s’y intéressent. Qu’elles ont des idées »(1).
(1) Lesquelles devraient être formalisées lors de la 2e édition du salon « Amours & Handicaps », prévu les 1er et 2 octobre prochains à Hyères (Var).