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Gens du voyage : une politique d’accueil et d’habitat encore loin du compte

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En banlieue toulousaine, une mè‹re de famille accompagne ses deux enfants à  leur premier jour d'éˆcole primaire.

Crédit photo Christian BELLAVIA pour ASH
Dans une note publiée le 19 mai 2023, la Fnasat-Gens du voyage – qui regroupe une centaine d'associations – appelle à faire évoluer les politiques d’accueil et d’habitat, qui restent toujours marquées par « l’insuffisance, l’ignorance et l’incohérence » de leur mise en œuvre.

 

Reléguées en dehors des zones d’habitat, et situées pour 40 % d’entre elles à proximité de « risques et nuisances environnementales et industrielles », les aires d’accueil destinées aux familles de voyageurs sont loin de correspondre aux « standards d’un lieu de vie », souligne la Fnasat-Gens du voyage dans une note rendue publique le 19 mai 2023.

Manque d'aires d'accueil

Pour la fédération qui réunit une centaine d’associations, les politiques publiques d’habitat à destination des gens du voyage restent « occultées, voire ignorées, à tous les niveaux : animation des milieux professionnels, documentation, formation, information, recueil de données, communication, évaluation ». Plus de vingt ans après la loi du 5 juillet 2000, les objectifs restent loin d’être atteints en termes de construction de places d’aires permanentes d’accueil. Fixé à 43 051 créations de places initialement, l’objectif national a été revu à la baisse de 25 % et n’est toujours pas atteint : 5 627 restent encore à construire.

La priorité donnée à l’accueil, au niveau de la réponse politique, a aussi occulté la réponse en termes d’habitat. En résulte nombre de situations de mal logement : installations durables sur les aires d’accueil, occupations sans titre ou précaires, errance contrainte à l’échelle d’un territoire, etc. Selon les estimations de la Fnasat-Gens du voyage datant de 2017, 208 456 personnes vivant de manière permanente en résidence mobile ont besoin d’accéder à un « habitat digne et sécurisé ».

Trop de réponses au cas par cas

Outre son manque de suivi, cette politique se caractérise, selon la fédération, par « l’absence de méthodologie d’évaluations préalables des besoins », avec, pour résultat, de lourdes conséquences sur les conditions de vie et de santé de plusieurs centaines de milliers de personnes.

Trop souvent, l’identification des besoins des ménages « relève d’initiatives locales, circonscrites à une temporalité donnée et à un périmètre restreint ». « Ce cas par cas ne permet pas un parcours résidentiel des ménages à l’échelle de l’intercommunalité ou du département. Les jeunes ménages en besoin de décohabitation se retrouvent souvent bloqués, générant ainsi des situations de suroccupation préjudiciables », écrivent les auteurs de la note.

La nécessité d'un audit

Des solutions existent pourtant : des offres d’habitat adapté à la résidence mobile, avec des terrains familiaux locatifs, ou le logement social adapté, se sont développées dans certains territoires comme le Bas-Rhin, le Rhône ou le Puy-de-Dôme, mais restent peu proposées ailleurs.

Face à ces constats, la Fnasat-Gens du voyage appelle à réaliser un audit national sur la gestion des aires d’accueil, et à conditionner le versement de l’aide à la gestion des aires d’accueil à « l’effectivité et au financement d’un projet social et éducatif ». Elle réclame aussi l’amélioration de la prise en compte des voyageurs dans les politiques locales d’habitat, et une égalité des droits et obligations entre occupants du logement classique et voyageurs.

 

 

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