C’est un cri d’alerte que poussent conjointement six fédérations (1) du secteur du domicile. « Nos différents services se voient dans l’incapacité de répondre à l’ensemble des demandes et des besoins par faute de personnel : à ce jour, 30 % des demandes qui nous sont faites ne peuvent trouver de solutions, et mécaniquement saturent les services d’urgence des hôpitaux », écrivent ces acteurs dans un courrier datant du 28 juin adressé à la Première ministre, Elisabeth Borne.
Fonctionnement à « perte »
En parallèle, la lettre dénonce le « niveau de non-execution record » des plans d’aide APA (allocation personnalisée d’autonomie) et PCH (prestation de compensation du handicap) qui par manque de moyens humains s’élève à 35 %. Elle souligne également la difficile mise en œuvre des revalorisations salariales, alors que les financements à cet effet sont compliqués à obtenir. Cela « amène les services à fonctionner “à perte” pour respecter leurs obligations d’employeur ».
Les auteurs ajoutent : « Pour nos adhérents, entreprises privées commerciales, les augmentations du Smic successives sans possibilité de les reporter sur les prix de vente (…) font que le nombre de défaillances d’entreprises est, au 20 juin 2023, égal au total des défaillances de l’année 2022 et au double de l’année 2021. » Les fédérations appellent à prendre avant l’été des mesures d’urgence qu’elles chiffrent à 400 millions d’euros.
Face aux difficultés du secteur de l'aide à domicile, l'@unccas partage les préoccupations de l'ensemble des acteurs et interpelle @Elisabeth_Borne #aideadomicile #Saad pic.twitter.com/BBFeMwjOxJ
— Unccas (@unccas) June 28, 2023
(1) La fédération Adedom, le réseau ADMR, la Fédésap (Fédération des services à la personne et de proximité), la FESP (Fédération du service aux particuliers), la FNAAFP/CSF Fédération de l’aide à domicile, le Synerpa (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées), l’UNA, l'Unccas (Union nationale des centres communaux d'action sociale).