« Il faut taper fort, pour bien montrer qu'on ne fait pas n'importe quoi dans ce pays dans une activité qui est lucrative mais qui ne doit pas l'être au détriment de la bientraitance », avait déclaré mardi Brigitte Bourguignon. Ce jeudi 3 février, la ministre déléguée chargée de l’autonomie a mis ses menaces à exécution. « Ce matin, j’ai demandé aux ARS [agences régionales de santé] de lancer des inspections inopinées sur les établissements du groupe Orpea, en plus des autres Ehpad faisant l’objet de signalements, et en lien avec les départements. C’est la traduction, sur le terrain, de notre volonté de faire toute la lumière », a-t-elle indiqué sur Twitter.
« Il n'y a pas de système Orpea », selon le directeur du groupe
Une annonce qui intervient au lendemain de l’audition par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale du nouveau président-directeur général du groupe privé, Philippe Charrier, et du directeur général France, Jean-Christophe Romersi. Face aux députés, le PDG a rejeté l’existence d’un « système Orpea » fondé sur le profit maximum. Selon lui, le livre de Victor Castanet rapporte « des propos qui relèvent de l'humain, de l'erreur, mais pas de système organisé (...). Le vrai système Orpea, c'est qu'à tous les niveaux on essaie de prendre soin des personnes qui nous sont confiées ».
"Nous signalons aux ARS et aux départements toute suspicion de maltraitance", jure Jean-Christophe Romersi (@ORPEA_).
— LCP (@LCP) February 2, 2022
> "Nous avons déclaré, en 2021, 391 événements indésirables dont 36 suspicions de maltraitance." #DirectAN #Ehpad #Orpea pic.twitter.com/KIBoE1sjnq
Des explications loin d’avoir convaincu les députés. En conclusion de cette audition, Fadila Khattabi, présidente (LREM) de la commission des affaires sociales, s'est dit déçue « de l'absence de réponses » d'Orpea. Dans les jours à venir, les auditions vont continuer avec Victor Castanet, auteur des Fossoyeurs, l'ARS Ile-de-France et le département des Hauts-de-Seine.