Le 6 mars dernier, Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, donnait le coup d’envoi des états généraux des maltraitances envers les adultes vulnérables. Soulignant « l’urgence » de la situation, il avait demandé au Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge son avis dans le but de nourrir la future stratégie nationale qui doit être présentée à l’automne 2023. Le Conseil de l’âge, chargé de ce travail, a publié ses conclusions le 2 juin.
« En dépit des avancées constatées depuis 2019, dont certaines sont notables et à saluer », le Conseil de l’âge considère que « le compte n’y est pas encore en matière de prévention et de lutte contre les maltraitances ». Il estime, entre autres, que « la qualité des interventions ne sera réellement assurée qu’en y consacrant le niveau adéquat de financement ». « Assurer cette qualité sera la mesure la plus efficace de prévention des maltraitances », insiste l’institution qui formule ensuite neuf recommandations :
- appel à une stratégie ambitieuse et à un changement de paradigme pour que les maltraitances ne soient jamais considérées comme une fatalité associée au vieillissement ;
- la politique publique de lutte contre les maltraitances doit agir sur l’ensemble des acteurs et des leviers, en désignant des pilotes aux niveaux national et territorial ;
- l’information des personnes âgées et de leurs proches sur les droits et les recours doit être simplifiée et généralisée ;
- le repérage et la possibilité de formuler un signalement et/ou une plainte sont une priorité et doivent être rendus effectifs, en particulier pour les personnes à domicile ;
- la participation des personnes et de leurs représentants est un levier essentiel de la libération de la parole ;
- le traitement des situations doit prendre en compte leur complexité et déclencher des réponses proportionnées, dans la bonne temporalité ;
- les maltraitances financières, très répandues à l’encontre des personnes âgées, doivent faire l’objet d’une mobilisation spécifique ;
- le développement de la réflexion éthique et de la formation est indispensable, chacun devant connaître les « premiers réflexes en cas de maltraitance » ;
- les dimensions transverses ou communes à tous les publics appellent à construire des socles communs d’actions.
>>> Lire l'avis du Conseil de l'âge
>>> Lire notre dossier sur la lutte contre les maltraitances