A quoi correspond le prix de l’hébergement ? La CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) vient d’actualiser, dans un nouveau numéro des Repères statistiques, les prix journaliers moyens des séjours en Ehpad. Le prix en Ehpad comprend un tarif d'hébergement (accueil hôtelier, restauration, entretien et animation…) et un tarif dépendance (toilette, habillage ou prise des repas), ce dernier étant partiellement couvert par l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).
- Le tarif soins est financé par la CNSA et n'est pas inclus dans le prix d'hébergement.
- L'analyse se concentre sur les prix d'hébergement, en excluant les coûts liés à la dépendance.
- Les informations sont issues de l'application Prix-ESMS de la CNSA, active depuis juillet 2016. Cette base de données recueille annuellement les tarifs d'hébergement et de dépendance des Ehpad.
Des prix habilités ASH ou non. Attention, ce n’est pas votre média social préféré qui habilite :
- Les prix dits « ASH » correspondent aux chambres habilitées à recevoir des bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement (ASH), aide accordée sous condition de ressources par les départements.
- Les prix dits « non-ASH » correspondent aux autres places non habilitées à recevoir des bénéficiaires de l’aide sociale.
Toute la France est en hausse. Le prix moyen journalier pour une chambre seule en Ehpad a connu une augmentation significative en 2023. Pour les chambres habilitées à l'aide sociale à l'hébergement, le prix est passé à 63,50 €. Tandis que pour celles non habilitées, il est monté à 95,60 €. Cette augmentation représente une hausse globale de 4,4 %, avec une inflation de 3,9 % pour les chambres ASH et de 5,4 % pour les non-ASH.
- Les augmentations varient selon les types d'établissements. Par exemple, l'évolution des prix pour les chambres ASH est plus marquée dans les Ehpad publics (4,1 %) comparativement aux privés non lucratifs (3,7 %) et privés lucratifs (2,1 %).
- Pour les chambres non-ASH, l'augmentation est plus importante dans les établissements privés lucratifs et non lucratifs (5,5 %) que dans les publics (3,6 %).
Une hausse moins forte que l’inflation. En 2023, l'inflation en France est estimée à 5 % par l'Insee. Comparativement, la hausse des tarifs d'hébergement en Ehpad est moins rapide.
- En termes réels, en ajustant à l'inflation, le prix global de l’hébergement serait en baisse de 0,6 %.
- Sur une période plus longue (2016-2023), les prix de l'hébergement ont suivi l'inflation de près.
Paris trois fois plus cher que Bar-le-Duc. Il existe des variations significatives des prix entre les départements, liées aux caractéristiques locales et aux décisions en matière de tarification. Ces différences reflètent également le coût de l'immobilier dans les régions concernées.
- 155,6 € : c’est le prix journalier moyen d’une chambre non habilitée ASH à Paris. La capitale est suivie par ses départements limitrophes : les Hauts-de-Seine (80,8 €), la Seine–Saint-Denis (77,9 €), le Val-de-Marne (75,8 €), puis la Corse-du-Sud (75,49 €).
- A l’autre bout du spectre, comptez 55,1 € pour une chambre habilitée ASH dans la Meuse, juste devant l’Aveyron (54,3 €), le Cantal (54,8 €), et les Deux-Sèvres (54,9 €).
France, terre de contrastes. Les chambres habilitées à l’ASH enregistrent en 2023 une hausse des prix comprise entre 0,6 % et 8,5 % selon les départements.
- Parmi les départements les plus haussiers, on retrouve le département de Haute-Saône (+ 8,5 %, « mais qui conserve des prix parmi les plus bas de France »), suivi de près par les Vosges (6,8 %), la Dordogne (5,8 %), le Maine-et-Loire et le Finistère (5,6 %).
- A l’opposé, d’autres départements connaissent des évolutions de prix inférieures à 2 %. C’est notamment le cas de la Mayenne (+ 0,6 %), suivie des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes et de la Haute-Marne (1,2 %).
- On observe aussi des différences d’évolution des prix des chambres non habilitées à l’ASH, évolution comprise entre - 0,5 % et 10 % en 2023 :
– l'Indre-et-Loire, l’Aisne, le Lot, la Réunion, l’Aube, la Haute-Saône et la Haute-Vienne (un Ehpad concerné) enregistrent des hausses supérieures à 7 % ;
– le Cantal, l’Indre, la Haute-Corse, l’Orne, le Bas-Rhin, la Meurthe-et-Moselle et le Vaucluse connaissent des variations de prix inférieures à 3 %.