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Le gouvernement présente le troisième plan "autisme" doté de 205 millions d'euros jusqu'en 2017

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"Ce plan est énorme", a résumé jeudi 2 mai la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, en présentant, en compagnie de sa ministre de tutelle, Marisol Touraine, les principales mesures du troisième plan "autisme", adopté le matin même en conseil des ministres. Doté d'un budget global de 205 millions d'euros, soit 18 millions de plus que le précédent, ce plan 2013-2017 s'oriente résolument vers le dépistage précoce et la mise en oeuvre de méthodes comportementales.

Au total, les engagements financiers supplémentaires pris dans ce cadre s'élèvent cependant à 231,5 millions d'euros, a précisé Marie-Arlette Carlotti, en raison de 1 170 dossiers issus du deuxième plan autisme mais qui sont encore "dans les tuyaux" et que le gouvernement a décidé de mener à terme (à hauteur de 26 millions donc).

Mieux répondre aux besoins

De manière générale, le plan présenté jeudi à la presse, avant de l'être au Comité national de l'autisme - présidé par la députée Martine Pinville (PS, Charente), qui a participé à son élaboration, de même que son collègue Philip Cordery (PS, Français de l'étranger) -, "vise à répondre aux besoins de prise en charge de l'autisme en offrant un choix aux personnes autistes et à leur famille entre différents dispositifs".
Elaboré en concertation avec des associations, des chercheurs, des professionnels et des parlementaires, il s'appuie, en grande partie, sur les recommandations formulées en mars 2012 par la Haute Autorité de santé (HAS) et l'ANESM, revendique le gouvernement, qui espère "qu'elles deviennent la référence pour l'ensemble des professionnels".

S'ouvrir aux méthodes modernes

"Les méthodes comportementales doivent trouver leur pleine place", parmi les modes d'intervention auprès des personnes atteintes de troubles envahissants du développement (TED), "c'est la marque du plan proposé", a en effet souligné la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.
De fait, un élément-clef de ce plan "autisme", qui contient de nombreuses mesures concrètes répertoriées par fiches-actions, réside dans l'enveloppe financière de 41 millions d'euros mise sur la table pour inciter les 823 structures dédiées à l'autisme ou accueillant une majorité de personnes autistes à s'ouvrir "aux méthodes modernes reconnues par la HAS", a pour sa part précisé sa ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti.
Elle a cependant insisté sur la volonté du gouvernement de "pacifier les relations" entre les différents courants de pensée qui s'affrontent de longue date autour de l'autisme et des troubles envahissants du développement (TED), en assurant ainsi qu'"il n'est pas question de s'opposer à la psychanalyse".

Cinq axes principaux

Il n'en demeure pas moins que la prise en charge de l'autisme est "un enjeu majeur pour des centaines de milliers de Français" confrontés à ce handicap, qui "rend la vie quotidienne plus difficile, pour scolariser les enfants, pour intégrer le marché du travail ou pour trouver un logement", a rappelé Marisol Touraine, avant d'énumérer les cinq axes majeurs de ce plan, mis en ligne par ses services :

  • diagnostiquer et intervenir précocement, dès les 18 mois de l'enfant, avec la mise en place d'un réseau de repérage à plusieurs niveaux ;
  • accompagner la personne tout au long de sa vie, en augmentant et en diversifiant les modes d'accueil et d'accompagnement des adultes, avec notamment la création de 1 500 places adaptées aux besoins (en FAM ou en Samsah, pour un budget de 68,5 millions d'euros par an) ;
  • soutenir les familles et leur offrir des solutions de répit, par la création de 350 places dans de petites unités d'accueil temporaire (14 millions d'euros) ;
  • poursuivre les efforts de recherche ;
  • sensibiliser et former l'ensemble des acteurs qui interviennent dans le champ de l'autisme, avec la formation prévue de 5 000 professionnels en exercice dans le secteur médico-social (soit un budget annuel d'un million d'euros).

Miser sur le repérage précoce

"Nous avons du retard sur le diagnostic", a renchéri Marie-Arlette Carlotti, en déclarant que "l'accent sera mis sur le dépistage, avec la mise en place d'un vrai maillage de repérage précoce", avec un premier réseau d'alerte qui mobilisera les professionnels de la petite enfance et qui  passera notamment, à l'occasion de la refonte du carnet du santé, par une révision des items de reconnaissance de l'autisme.
Un réseau de diagnostic "simple" doit ensuite être assuré par une équipe pluridisciplinaire dans chaque département, avec la participation entre autres des centres d'action médico-sociale précoce (CAMSP), des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et des services de la protection maternelle et infantile (PMI) ; 310 postes doivent être accordés à cet effet aux CAMSP et aux CMPP (sur un budget de 13,8 millions d'euros).
S'y ajoutent des moyens pour la prise en charge, dans le cadre de "pôles régionaux d'interventions très précoces", avec la création de 300 places spécifiques en services d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) et de 40 postes de médecin/chef de service en CAMSP à cet effet (12 millions d'euros).

Un plan sous surveillance

Quant à la scolarisation des jeunes autistes, elle doit par ailleurs bénéficier de 550 places supplémentaires en Sessad (16,5 millions d'euros) et de la création, à terme, de 700 places en unités d'enseignement en maternelle, qui doivent réunir des enseignants et des professionnels médico-sociaux (34 millions de budget par an).
La mise en oeuvre de ce troisième plan "autisme", qui va largement mobiliser les agences régionales de santé (ARS), selon le gouvernement, doit être placée sous la surveillance de différentes instances, dans le cadre d'une gouvernance renforcée partagée entre les intervenants, les associations et les personnes autistes elles-mêmes. C'est la raison pour laquelle le Comité national de l'autisme intégrera un collège de personnes avec autisme ou TED, tandis que le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) se penchera aussi sur l'exécution du plan. Un comité de suivi sera enfin instauré et un référent placé auprès du secrétariat général du comité interministériel du handicap (SG-CIH).

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