Afin de soutenir les 9 millions d’aidants ayant un proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie, la Haute Autorité de santé (HAS) publie une méthode destinée aux professionnels. L’objectif : offrir des solutions de répit pour lutter contre l’épuisement de cet entourage sur-sollicité. Il peut s’agir d’accueil temporaire du proche aidé dans une structure spécialisée, de relais à domicile, de séjour vacances-répit, d’ateliers de bien-être…
1. Repérer les aidants doit devenir un réflexe
« Pour continuer à prendre soin des autres, il faut aussi pouvoir prendre soin de soi », rappelle la HAS en préambule de ses recommandations. Le premier enjeu s’inscrit dans le repérage des aidants afin d’évaluer leur situation autant que celle du proche aidé. Le but ? Disposer d'informations sur les ressources disponibles pour tenter d’enclencher un accompagnement.
L'ensemble des acteurs est appelé à s’engager : professionnels de santé, du social, du médico-social, acteurs de l’Education nationale ou du monde du travail…
Certains signes ne trompent pas :
- épuisement physique et mental ;
- isolement social ;
- rupture de soins ;
- arrêts maladie fréquents ;
- difficultés scolaires ;
« Le repérage est d’autant plus difficile que certains aidants ne se reconnaissent pas en tant que tels. Il est alors essentiel de questionner la personne sur son quotidien et sur sa perception de la situation afin de favoriser une prise de conscience de ses difficultés et besoins », pointe la Haute Autorité de santé.
> A lire aussi : Handicap, précarité, protection de l’enfance. Que disent les programmes électoraux ?
2. Evaluer la situation de l’aidant
L’évaluation de l’environnement de l’aidant est par ailleurs cruciale. Famille, vie privée et vie professionnelle, scolarité... L’ensemble des aspects de la vie de la personne aidante ainsi que sa relation au proche aidé doivent être observés.
Former les professionnels
La HAS propose une grille d’évaluation composée des principales thématiques à aborder :
- la situation de l’aidant ;
- celle du proche aidé ;
- la comparaison entre la vie d’avant et la situation actuelle ;
- le niveau d’aide apportée ;
- les conséquences de la situation sur l’aidant ou encore les éventuels signes d’alerte tel que l’épuisement.
> A lire aussi : Autonomie savoir conquérir sa place en sortant de l’Esat
3. Garantir le bon répit au bon moment
A partir des éléments issus de l’évaluation, le professionnel propose des solutions de répit en adéquation avec les souhaits et les besoins de la personne aidante.
La HAS liste ainsi une démarche détaillée d’accompagnement, que ce soit avant, pendant et après le temps de répit.
- Au préalable, le professionnel explique ce qu’est une solution de répit, comment elle se matérialise et quels en sont les bénéfices. « Les solutions de répit ne constituent pas une réponse figée et s’adaptent à chaque situation ainsi qu’aux changements dans la vie des aidants. Ainsi, elles sont à construire et à rediscuter entre le professionnel et la personne concernée », souligne le document.
- L’instauration d’une relation de confiance et d’écoute est essentielle.
- L’ensemble des professionnels sont invités à renforcer leurs compétences à l’aide d’outils ou de formations dédiés à la compréhension des aidants et de leurs situations, que ce soit dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux, les établissements de santé, en médecine de ville ou dans tous les autres secteurs.
En complément de ces recommandations, la HAS organisera un webinaire à destination des professionnels en octobre prochain.
>> Le détail des recommandations de la HAS
#Communiqué | Quand les aidants ont besoin de répit
— Haute Autorité de santé (@HAS_sante) June 25, 2024
La HAS publie des recommandations à destination d’un large panel de professionnels afin de mieux repérer les aidants, comprendre leurs besoins & les accompagner https://t.co/0sKly5pI67 pic.twitter.com/OY3Hk4GUvN