Elle fait partie des pionnières. De ces femmes engagées, à la fois dans la syndicalisme et pour l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap, à une époque où il fallait une sacrée dose d’audace pour se lancer dans de tels combats.
Dotée de solides convictions et d’un esprit indéniablement visionnaire, Paulette Hofman dont la disparition a été annoncée mercredi 6 septembre, était la première présidente de l’Agefiph (l’association de gestion du fonds de développement de l’insertion professionnelle des personnes handicapées) entre 1988 et 1992. A cette époque, la militante s’était déjà impliquée dans le combat pour le loi sur l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés de 1987, martelant l’importance de bâtir l’Agefiph devant un patronat plutôt hostile.
Femme de convictions
Consciente de l’importance de l’insertion – on dirait même aujourd’hui de l’inclusion – Paulette Hofman aimait raconter cette anecdote, relatant un échange avec une personne en situation de handicap : « Il a attiré mon attention sur une nuance d’importance : “rappelle-toi qu’avant d’être handicapé, on est une personne ! C’est-à-dire un être humain ! Avec les mêmes rêves et les mêmes ambitions que tout autre ! Avec juste une différence, un handicap, et les embarras qui vont avec. » Et de commenter : « Effectivement. Pourquoi, sous prétexte de handicap, cette personne n’aurait-elle pas le droit d’exercer une activité professionnelle, Et pourquoi ne pourrait-elle pas ainsi subvenir à ses besoins financiers et sociaux ? » Des questions qui se posent encore aujourd’hui, alors il y a une quarantaine d’années…
Sa pugnacité, cette femme de convictions l’a forgée, entre autres, dans les rangs de Force ouvrière où elle a s’est engagée dès le début des années 50, jusqu’à en devenir secrétaire confédérale. Ayant longtemps travaillé dans le milieu hospitalier comme secrétaire médicale, Paulette Hofman a connu une certaine reconnaissance institutionnelle en devenant membre du Conseil économique et social (1989-2004).
Sa lutte pour le droit des personnes en situation de handicap lui a permis de cheminer aux côtés de nombreuses associations, dont APF France handicap. « C’était une femme très active, modeste et une vraie militante, solidaire et particulièrement amicale, souligne sa présidente Pascale Ribes. Elle était convaincue du rôle incontournable des associations dans les débats politiques. »