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Handicap : "Aucun enfant ne doit rester au bord du chemin" (Unapei)

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Florence Perret est présidente de l’Adapei 27.

Crédit photo DR
Lors de la présentation de son budget 2025, le gouvernement a annoncé la création de 2 000 postes d’AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap) supplémentaires, pour renforcer l’inclusion scolaire. Réaction de Florence Perret, présidente de l’Adapei 27, qui s’exprime au nom de l’Unapei.

ASH : Que pensez-vous de cette annonce ?

Florence Perret : C’est plutôt une bonne nouvelle. J’y vois le signe d’une prise de conscience du gouvernement qui, en faisant cet effort budgétaire, veut nous montrer qu’il se préoccupe des enfants en situation de handicap. Nous le saluons, même s’il faudrait au moins 1 000 AESH de plus pour favoriser l’inclusion à l’école. Mais au-delà de la quantité, il faut que nous restions attentifs à la qualité de ces postes. Il ne suffit pas d’en créer, encore faut-il pouvoir les recruter !

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Actuellement, les AESH, en majorité des femmes, touchent environ 1 000 € par mois. Beaucoup ne sont pas suffisamment formés, si ce n’est pas du tout. Le turn-over est très important et lorsqu’un AESH part ou est malade, il n’est pas remplacé. On peut comprendre que le métier n’attire pas les foules. Donc, oui, il faut créer des postes, mais restons conscients que pour que ce métier soit attractif, il faut le valoriser, le pérenniser et lui permettre d’être exercé dans de bonnes conditions.

Comment cette mesure sera-t-elle mise en œuvre ?

A ce jour, nous ne savons rien concernant les modalités pratiques. On peut toutefois supposer que certains territoires avec de gros besoins déjà identifiés, comme la Seine-Saint-Denis, bénéficient d’un renfort. Dans mon département, la Normandie, il nous manque aussi des AESH, mais pour le moment nous n’avons aucune idée de l’affectation. La question que nous nous posons tous à l’Unapei concerne la façon dont les AESH sont recrutés. Doivent-ils avoir le bac ou pas ? Pourquoi certaines personnes motivées sont-elles recalées sous prétexte qu’elles sont surdiplômées ? Combien y a-t-il de candidats ? Combien arrêtent ? Au bout de combien de temps ? Comment sont-ils accompagnés et formés ? Tout cela est encore assez obscur. Nous aimerions plus de clarté de la part de l’Education nationale, mais aussi la mise en place d’un observatoire pour avoir des données tangibles sur les besoins, comblés ou pas, ou le nombre d’enfants concernés par exemple.

La suppression de 4 000 postes d’enseignants aura-t-elle des conséquences sur l’inclusion ?

En réduisant le nombre d’enseignants, le gouvernement a eu un raisonnement budgétaire ; ce qui est assez questionnant quand on traite avec de l’humain. Si les enseignants sont moins nombreux, on prend forcément le risque de surcharger les classes. Or si le nombre d’enfants augmente, celui des enfants en situation de handicap aussi. Pour l’enseignant, c’est intenable, même s’il est épaulé par un AESH, ou une équipe médicosociale comme cela arrive dans certains établissements. L’inclusion demande de la disponibilité et du temps pour que tous ces acteurs puissent se coordonner. Je reconnais que la perspective d’avoir plus d’AESH est une avancée positive, mais le plus important est de ne laisser aucun enfant au bord du chemin à la rentrée prochaine. Dans ce but, il faut des professionnels mieux formés, moins de classes surchargées, et donc suffisamment d’enseignants.

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