Le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire est en progression constante ces dernières années. Entre 2004 et 2022, leurs effectifs sont ainsi passés de 134 000 à 430 000, soit une hausse de 220 %, rappelle Cédric Vial, sénateur apparenté LR de Savoie, dans un rapport rendu public mercredi 3 mai. Autre constat : « la politique d’inclusion scolaire s’est traduite depuis plusieurs années par une augmentation importante des moyens financiers et humains dédiés ». Dans les faits, entre 2017 et 2022, le nombre d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) a augmenté de 50 %, pour s’établir à 125 000 professionnels. Ce qui en fait désormais le deuxième métier de l’Education nationale en termes d’effectifs.
Dysfonctionnements
Si une telle hausse a permis « une amélioration sensible des capacités de prise en charge », elle n’est pas sans conséquence. En effet, « le phénomène de massification de l’aide humaine traduit aussi les dysfonctionnements d’un système d’inclusion scolaire », déplore le sénateur. Par conséquent, le système actuel ne répond pas « aux attentes des enfants et des familles concernés », assure encore le rapporteur. Selon lui, l'institution scolaire ne peut pas « s'exonérer de sa responsabilité pédagogique » : il lui « revient d'abord (...) de s'adapter ». Cédric Vial appelle donc à « inverser l’ordre des valeurs, en faisant de l’accessibilité –comprise au sens global (physique, matérielle, pédagogique) – la priorité qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être ». La compensation par une aide humaine ne doit « intervenir qu'en complément, même si elle reste essentielle », plaide-t-il.
Référentiel national
Au total, Cédric Vial fait vingt recommandations, adoptées par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, qui doivent « ouvrir une nouvelle étape en faveur de l’école inclusive ». Parmi elles figurent : l’élaboration d’un référentiel national permettant d’harmoniser les pratiques des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), pour plus d’équité territoriale ; l’amélioration des procédures d’instruction et de prescription des MDPH en matière d’aide à la scolarisation, pour mieux répondre aux besoins des élèves et simplifier les démarches administratives des parents ou encore l’intégration du médico-social au sein de l’institution scolaire, afin de créer un écosystème vertueux entre les différents acteurs de l’inclusion.
>> Consulter l’essentiel du rapport sénatorial « Modalités de gestion des AESH, pour une école inclusive »