Marisol Touraine et Ségolène Neuville ont annoncé, jeudi 8 octobre, que le gouvernement allait dégager 15 millions d'euros dès 2016 pour apporter des solutions "adaptées" aux besoins et aux attentes des personnes handicapées, afin de prévenir les départs en Belgique. Ce pays a en effet "toujours été un territoire d'accueil privilégié pour les personnes handicapées françaises", rappelle le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes dans un communiqué. Aujourd'hui, un peu plus de 1 500 enfants et 4 500 adultes en situation de handicap sont ainsi accueillis dans un établissement médico-social belge. Un phénomène qui s'explique, "en partie, par le manque de solutions suffisamment adaptées en France, notamment pour les situations complexes de handicap".
C'est donc afin de limiter ces départs chez notre voisin européen que la ministre des Affaires sociales et sa secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées veulent "développer significativement les solutions à proximité" du domicile des personnes concernées par cet "exil". Dans ce cadre, trois axes seront privilégiés : des "interventions directes de professionnels spécialisés au domicile", des renforts de personnels dans les établissements médico-sociaux de proximité et des créations de place "sur mesure" dans les établissements et services médico-sociaux.
"Ces solutions pourront être mises en oeuvre grâce à une mesure introduite dans le projet de loi de modernisation de notre système de santé, qui permet aux personnes handicapées et à leur famille de construire, en lien avec les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), un plan d'accompagnement global spécifique en cas de risque de rupture de parcours", indique le ministère. Avant d'ajouter qu'avant même l'adoption de la loi, ce dispositif sera expérimenté dans 22 départements volontaires.
L'enveloppe de 15 millions d'euros allouée à ces solutions viendra "en complément des crédits prévus par ailleurs pour créer des places", est-il encore précisé dans le communiqué. Marisol Touraine a ainsi déclaré qu'il s'agissait d'un "engagement que l'Etat français se devait d'honorer, pour mettre un terme aux situations douloureuses que vivent aujourd'hui de trop nombreuses familles". Ségolène Neuville a par ailleurs assuré qu'avec sa ministre de tutelle, elles veilleraient "à la bonne mise en oeuvre de l'accord franco-wallon", qui prévoit de renforcer la coopération entre les deux pays et d'améliorer la qualité de la prise en charge des personnes handicapées françaises dans les établissements médico-sociaux belges.
E. C.
Autonomie
15 millions d'euros débloqués pour prévenir le départ de personnes handicapées en Belgique
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