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Des violences conjugales en hausse et sous-évaluées

En 2022, 244 300 victimes de violences conjugales ont été recensées par la police et la gendarmerie.

Crédit photo AFP
En 2022, les violences de couple ont augmenté de 15 % par rapport à 2021, selon les données du service statistique de la sécurité du ministère de l’Intérieur, publiées jeudi 16 novembre.

En 2022, 244 300 victimes de violences conjugales (voir encadré) ont été recensées, selon les statistiques rendues publiques jeudi 16 novembre par le ministère de l’Intérieur. Un chiffre en hausse de 15 % par rapport à 2021, « proche du taux annuel moyen constaté depuis 2019 », annonce la place Beauvau.

Un phénomène qui a doublé depuis 2016 et qui s'explique, en grande partie, par la libération de la parole engendrée par le mouvement #MeeToo, et l amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie ».

Dans la grande majorité des cas, il s’agit de violences physiques (66 % des victimes), le plus souvent sans incapacité totale de travail (ITT). Les violences physiques criminelles (homicides, tortures ou actes de barbarie) restent, quant à elles, très rares : moins de 1 %. Pour autant, 145 homicides conjugaux ont été dénombrés en 2022. Les violences sont aussi verbales dans 30 % des situations : harcèlement moral (16 %), menaces (13 %), atteintes à la vie privée (5 %) ou injures et diffamations (1 %). Les violences sexuelles sur conjointe ou ex-conjointe sont évaluées à 4 %. Dans 83 % des cas, il s’agit de viols ou de tentatives de viol.

La répartition par sexe et âge des victimes reste identique à celle observée les années précédentes : 86 % sont des femmes alors que les mis en cause sont le plus souvent des hommes (87 %).

Enfin, l'enquête rappelle que seulement une victime de violences conjugales sur quatre signale aux services de sécurité les faits qu’elle a subis. Les chiffres sont donc bien en dessous de la réalité.

 

>>> Lire l'enquête du ministère de l'Intérieur

 

Méthodologie

Les violences conjugales analysées par le ministère de l’Intérieur correspondent « aux crimes et délits commis par une personne étant ou ayant été le partenaire de la victime, que cela s’inscrive dans un contexte de mariage, de PACS ou d’union libre ». Sont prises en compte des infractions de natures très différentes : violences physiques (qui vont des homicides aux violences sans incapacité), violences sexuelles physiques (viols, tentatives de viols et agressions sexuelles), harcèlement sexuel, violences verbales ou violences psychologiques (harcèlement moral, menaces, atteintes à la vie privée, diffamations et injures).

 

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