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Santé mentale, handicap, RSA… Quels chantiers sociaux à l’agenda du gouvernement Barnier?

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Michel Barnier, lors de son discours de politique générale à l'Assemblée, se dit prêt à accueillir favorablement "toutes les propositions de loi transpartisanes" sur le handicap. 

Crédit photo Alain Jocard / AFP
Si la résorption de la dette et du déficit doivent constituer la pierre angulaire de son action à venir, le nouveau Premier ministre a tout de même dévoilé une partie de sa feuille de route sociale à l’occasion de son discours de politique générale le 1er octobre.

Michel Barnier l'a martelé lors de son discours de politique générale, le 1er octobre, à l’Assemblée nationale : l’action de son gouvernement sera placée sous le double objectif de la réduction de la dette (qui frôle aujourd’hui les 3228 milliards d’euros) et du déficit public (qui devrait atteindre les 6% du PIB en fin d’année). Il prévoit de le ramener à 5% dès l’an prochain et en dessous des 3% à l’horizon 2029.

Pour accomplir cet « effort de redressement », le nouveau locataire de Matignon entend bien actionner deux leviers. Primo : celui de la dépense publique dont la réduction devrait représenter « les deux-tiers » des efforts budgétaires que l’exécutif prévoit d’engager dans le futur projet de loi de finances qui doit être présenté au Parlement aux alentours du 9 octobre. Deuxio : une augmentation de la fiscalité « sur les grosses et les très grosses entreprises et pour les Français les plus fortunés ». Un instrument à manier avec précaution car les députés du groupe Ensemble, alliés du Premier Ministre, ont d’ores et déjà fait connaître leurs réticences envers toute hausse des impôts…

La santé mentale, grande cause nationale 2025

Pour autant, le programme présenté aux parlementaires par Michel Barnier n'ambitionne pas de se limiter à des mesures strictement budgétaires. Le Premier ministre d’Emmanuel Macron avait déjà annoncé vouloir faire de la santé mentale un axe majeur de son action. L’intention a été réitérée au Palais-Bourbon ce 1er octobre, puisque la santé mentale a été déclarée « grande cause nationale » pour l’année 2025. « C’est un sujet qui concerne beaucoup de Françaises et de Français. Un sur cinq est concerné, particulièrement les jeunes », a-t-il rappelé à la tribune. Les maladies psychologiques demeurent à ce jour l’un des principaux pôles de dépense pour l’assurance-maladie.

Projet de loi sur la fin de vie de retour à l'agenda 

Mentale ou non, la santé constitue l’un des grands chantiers auquel le nouveau gouvernement doit s’attaquer. Cela passe notamment par une lutte contre les déserts médicaux et le manque de soignants. Michel Barnier s’est notamment proposé de ralentir l’hémorragie en proposant – contre compensation financière – aux médecins retraités de revenir exercer et en multipliant les initiatives visant à renforcer la couverture santé dans les territoires isolés (bus santé, regroupement des professionnels de santé, télémédecine, etc.). Il a surtout promis  de reprogrammer « dès 2025 » le projet de loi sur l’accompagnement des malades en fin de vie, dont l’examen avait été interrompu en juin dernier par la dissolution de l’Assemblée nationale.

Favoriser les "propositions de loi transpartisanes sur le handicap"

L’absence d’un portefeuille spécifiquement dédié à la question du handicap rattaché au ministère des Solidarités avait suscité un concert de protestations de la part des associations spécialisées et de la société civile. Le bug de départ a été corrigé avec la nomination, vendredi 27 septembre, de Charlotte Parmentier-Lecocq au poste de ministre déléguée aux Personnes handicapées. Le Premier ministre a dit souhaiter placer son mandat sous le signe de la facilitation de « la scolarisation, de l'accessibilité des transports et de l'espace public » des personnes en situation de handicap.

>>> Sur le même sujet : Qui est Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée aux personnes handicapées ?

Michel Barnier l’a d’ailleurs assuré : son gouvernement pourrait accueillir favorablement « toutes les propositions de loi transpartisanes sur le handicap » venues des bancs de l’Assemblée ou du Sénat. La société civile a d’ailleurs rattrapé la balle au bond, puisqu’à peine son discours achevé, le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) a demandé une première réunion pour en fixer la méthode !

Le RSA, "tremplin vers l'insertion"

Sur le front des solidarités et de l’emploi, le nouveau locataire de Matignon tient également à imprimer sa marque. En adoptant un discours moins vindicatif à l’égard des partenaires sociaux que son prédécesseur Gabriel Attal et en recevant les leaders des principales centrales syndicales et patronales la semaine dernière, Michel Barnier a contribué à apaiser le climat. Et cet objectif de détente pourrait se poursuivre ces prochains mois, puisque le nouveau Premier ministre entend bien leur redonner la main pour fixer de nouvelles règles d’assurance-chômage, abandonnant peut-être au passage celles dont l’application – qui prévoyait notamment une nouvelle réduction de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi – devait entrer en vigueur au 1er décembre prochain.

>>> A lire : Réforme de l’assurance chômage : suspendue jusqu’à quand ?

Pas de changement en vue du côté de celle du RSA, en revanche. « Elle a été engagée et elle marche » a rappelé Michel Barnier à la tribune. Vraisemblablement, au 1er janvier 2025, les presque 2 millions d’allocataires du revenu minimum d’activité devraient donc être inscrits d’office auprès des services de France Travail et bénéficier d’un programme d’accompagnement renforcé vers l’emploi, comme prévu. « Le RSA doit devenir un tremplin vers l’insertion » a-t-il rappelé.

>>> Sur ce sujet : Moins de la moitié des allocataires du RSA inscrits à France travail

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