Un "besoin de ministères sociaux forts"
Enfance, handicap et grand âge doivent être les priorités du nouveau gouvernement, estime le GEPSo (groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux) dans un communiqué daté du lundi 16 décembre et demandant entre autres que "le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2025 soit voté au plus vite".
La fédération réunissant près de 700 établissements demande de reprendre, au plus vite, les chantiers suivants:
- La réforme en profondeur de la protection de l'enfance, notamment en investissant dans la prévention et en décloisonnant les secteurs pour répondre aux enjeux de la multi-vulnérabilité,
- Généralisation du programme Pégase concernant la petite enfance protégée,
- Améliorer les droits de toutes les personnes en situation de handicap, par exemple en accompagnant la transformation des Esat,
- Disposer enfin d'une loi Grand âge.
Protection de l’enfance
La Dynamique pour les Droits des Enfants – regroupant une trentaine d’organisations et collectifs dont la Cnape, APF-France handicap, les Apprentis d’Auteuil, l’Unicef ou l’Uniopss – demande que l’enfance soit au cœur des priorités gouvernementales, afin de lui assurer une meilleure effectivité des droits et de mettre en place :
- Une stratégie globale, cohérente et financée, coordonnant politique du logement, justice pénale des mineurs et solidarité internationale,
- Un ministère dédié, de plein exercice, chargé de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles,
- La relance du Comité interministériel à l’enfance, en suspens depuis novembre 2023.
Pour les membres de la Dynamique pour les Droits des Enfants, « avec près d'un quart de la population française composée de moins de 18 ans et une crise profonde touchant de nombreux systèmes liés à l'enfance, une stratégie multisectorielle et ambitieuse est nécessaire. Cette stratégie, comme le recommande le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, doit s'appliquer à tous les enfants en France, en particulier les plus vulnérables, sans discrimination. »
Petite enfance
La CGT demande au nouveau gouvernement de prendre d’urgence des mesures pour la qualité des modes d’accueil, notamment en réformant le statut des micro-crèches. Alors qu’un décret était en préparation pour aligner ces structures sur les petites crèches (13 à 24 places) avec des exigences telles que la présence obligatoire d’au moins un professionnel diplômé, des critères de direction relevant du droit commun et des normes d’encadrement à l’extérieur alignées avec les normes applicables à l’ensemble des établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE), le syndicat réclame également :
- Un taux d’encadrement d’un professionnel pour 4 enfants,
- L’inversion du ratio 40/60, en faveur des professionnels diplômés,
- L’obligation d’au moins deux professionnels par structure, quelle que soit sa taille,
- La formation de 15 000 nouveaux professionnels par an,
- L'augmentation des salaires dans l’accueil collectif comme individuel.
Aide à domicile
Franck Nataf, nouveau président de la Fédésap ( Fédération des services à la personne et de proximité) : « Je n’ai qu’une attente, c’est que dans un souci de cohérence, Paul Christophe conserve son portefeuille de ministre des Solidarités. Nous avions un ministre qui connaissait ses dossiers sur le bout des doigts, comprenait les enjeux pour les entreprises des services à domicile et leurs salariés et disposait d’une vision à 360°. Paul Christophe, c’était la bonne personne au bon endroit. Si on ne veut pas connaître une rupture des politiques d’accompagnement d’ici au cap démographique de 2030, on a besoin de ministres qui savent prendre le pouls du secteur et engager les bonnes politiques. »
Economie sociale et solidaire (ESS)
« Les employeurs de l’ESS s’engagent chaque jour pour renforcer la cohésion sociale et relever les défis économiques et environnementaux. Nous appelons le nouveau Premier ministre à tourner la page des coupes sombres et à faire de l’ESS un acteur stratégique pour construire une France plus solidaire et durable », déclare Hugues Vidor, le président de l’Udes (Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire).
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L’Udes appelle à :
- La nomination d’un ministre de plein exercice chargé de l’ESS, rattaché au ministère de l’Économie, pour garantir une représentation forte et stratégique des employeurs dans les politiques publiques,
- Un soutien accru à l’attractivité des métiers de l’ESS, avec des dispositifs de revalorisation salariale et une reconnaissance des spécificités des secteurs,
- La simplification administrative pour les employeurs, notamment par un audit des procédures administratives et un allègement des contraintes pour les très petites entreprises (TPE) de l'ESS,
- Un appui renforcé à l’innovation sociale, avec des dispositifs spécifiques de financement et un accompagnement adapté, pour permettre aux employeurs de développer des solutions innovantes face aux grands enjeux sociétaux,
- L’élaboration d’une grande loi Travail modernisant les relations sociales, améliorant les conditions de travail et garantissant une participation active des partenaires sociaux à l’élaboration des grandes réformes.
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