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Michel Barnier à Matignon : les craintes et les attentes du secteur

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Michel Barnier a été nommé Premier ministre le 5 septembre 2024 par le président de la République.

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Au lendemain de la nomination du nouveau Premier ministre, après des semaines d’atermoiements, les principaux acteurs de la solidarité, du grand âge, de la protection de l’enfance ou du soutien aux réfugiés ont des réserves et surtout des revendications. Tour d’horizon.

Pas de procès d’intention mais la crainte de l’immobilisme (Daniel Goldberg, Uniopss)

Si le responsable de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) a expliqué aux ASH ne pas souhaiter faire « de procès d’intention » au néo-Premier ministre et s’il lui reconnaît « de grandes capacités d’écoute et de recherche du compromis », Daniel Goldberg souligne que « son programme de candidat à la primaire LR n’allait pas vraiment dans le sens des valeurs que défend l’Uniopss, notamment l’idée d’une forme de préférence nationale ».

Une autre inquiétude, relevée par le président de l’Uniopss, concerne les futurs budgets 2025 (finances, sécurité sociale) et une certaine continuité avec les choix du gouvernement précédent, « que ce soit sur l’absence de projet relatif à la grande loi sur le vieillissement, sur la protection de l’enfance et sur l’enfance en général, sur les ambitions exprimées à l’issue de la conférence sur le handicap, sur la lutte contre l’exclusion ou sur les conditions et les moyens des allocataires du RSA dans le cadre de la réforme France travail ».

 

Eriger la solidarité en grande cause nationale (Unccas)

Au lendemain de la nomination du chef de Matignon, l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) alerte sur l’Etat d’urgence en France et en outre-mer. « Les maires, en première ligne face à la précarité croissante, dénoncent l'inaction de l'Etat et les coupes budgétaires qui affaiblissent la cohésion sociale. Ils appellent à une politique de solidarité ambitieuse et transversale, demandant que la solidarité devienne une grande cause nationale, avec des résultats concrets avant les prochaines élections municipales. »

 

Un ministère de plein exercice pour l’enfance (Dynamique pour les droits des enfants)

La Dynamique pour les droits des enfants, qui rassemble une trentaine de structures (dont la Cnape, l’Uniopss et les Apprentis d’Auteuil), souhaite la création d’un ministère de plein exercice, ayant la capacité de « piloter ou co-piloter l’ensemble des projets qui concernent les enfants et les jeunes, des politiques du logement à la justice pénale des mineurs, en passant par les politiques concernant les enfants ultramarins ». Le collectif demande en outre la relance du comité interministériel, qui ne s’est plus réuni depuis novembre 2023, et le renforcement de la démocratie participative en associant enfants et adolescents à l’élaboration et au suivi des politiques publiques.

>>> Sur le même sujet : Champ social : les sujets à suivre en protection de l'enfance (2/5)

 

Inscrire la loi « grand âge » à l’agenda parlementaire (AD-PA)

Pour l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), la place des personnes âgées doit s’inscrire à l’ordre du conseil des ministres. « Aucune majorité absolue ne s’étant dégagée à l’issue des élections législatives, le nouveau gouvernement devra chercher à dépasser le traditionnel clivage des partis en prônant des sujets susceptibles de consensus : la loi Grand Âge Autonomie en est un ! », souligne-t-elle au lendemain de la nomination.

L’objectif ? Stopper les déficits budgétaires auxquels font face les établissements et services, assurer de bonnes conditions de travail aux professionnels et respecter les personnes accompagnées. « L’AD-PA rappelle que l’Etat s’était engagé à financer le ratio de 8 professionnels pour 10 personnes âgées en établissement pour 2012. »

 

Nommer un ministre aux personnes âgées et à l’autonomie (Citoyennage)

Engagée pour la parole des personnes âgées vivant en établissements et accompagnées à domicile, l’association Citoyennage attend de pied ferme la nomination d’un ministre aux Personnes âgées et à l’Autonomie. « Notre pays connaît une transition démographique sans précédent, amenant 35 % de la population française à avoir plus de 65 ans en 2050 », rappelle l’association dans un communiqué. « Le président de la République avait annoncé en faire un "marqueur social" de son quinquennat et promis une loi Grand âge Autonomie pour y répondre. »

 

Un changement profond des politiques migratoires (Cimade)

L’association estime que cette nomination « laisse craindre la perpétuation d’une surenchère de stigmatisation et d’atteinte aux droits des personnes migrantes ». La nomination de Michel Barnier laisse la Cimade entre « incompréhension et effarement ». Dénonçant les propos antérieurs du Premier ministre à l’égard de la situation migratoire en France, elle revendique l’urgence « d’un changement profond d’orientation politique et idéologique sur les questions migratoires ».

 

>>> Lire aussi : « On se déresponsabilise de nos obligations en matière d’asile », (Laurent Delbos, Forum réfugiés)

 

Un changement de politique du logement (USH)

Alors que plus de 2,6 millions de ménages sont en attente d’un logement social, l’Union sociale pour l’habitat (USH) appelle le Premier ministre à prendre la mesure d’une crise du logement qui « pèse sur l’emploi mais contribue également à la dégradation du climat social, privant des centaines de milliers de familles d’un logement digne à un coût soutenable ».

L’organisation représentative du secteur HLM propose plusieurs actions à court terme, dont la suppression de la « réduction de loyer de solidarité » (RLS), mise en place en 2017 pour masquer les effets de la baisse des APL pour les locataires du parc social, le rétablissement d’un taux de TVA réduit à 5,5 % pour la production et la rénovation du parc social ou encore la relance de l’accession sociale à la propriété pour renouer avec une dynamique de parcours résidentiel.

 

>>> Lire aussi : Logement : une « bombe sociale », selon la Fondation Abbé-Pierre

 

 

 

 

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