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Cyclone à Mayotte : comment les associations du champ social se mobilisent

Deux jours après le passage du cyclone meutrier, l'heure est encore aux premiers secours pour tenter de dégager les victimes.

Crédit photo AP
Le cyclone tropical Chido a ravagé le département le plus pauvre de France, détruisant sur son passage, entre autres dégâts, les bidonvilles surpeuplés. Alors que les secouristes s’attèlent à retrouver des survivants, le drame aurait déjà fait au moins 20 morts et des centaines de blessés selon un bilan provisoire établi le 16 décembre.

« Nos premières pensées vont aux jeunes et aux familles, qui vivent aujourd’hui une situation dramatique. Nous sommes à ce jour sans nouvelle de la grande majorité des 4 500 jeunes accompagnés par la fondation, qui habitent très majoritairement dans des bidonvilles aujourd’hui anéantis. Nous n’avons pu établir le contact qu’avec à peine un quart des 180 salariés sur l’île. Sur nos vingt sites, seulement cinq sont accessibles, et ont été fortement endommagés, voire détruits. » Le message rédigé par la Fondation Apprentis d’Auteuil est sans ambiguïté : les ravages commis par le cyclone Chido placent aujourd’hui les habitants de Mayotte dans un état d’urgence absolue.

>>> Sur le même sujet: Cyclone à Mayotte : les collectivités locales appelées à prendre leurs responsabilités

A l’image de l’organisation, plusieurs fédérations et associations ont donc sans surprise lancé un appel à la mobilisation. Qu’elles soient présentes sur place, ou par l’intermédiaire de leurs adhérents et de leurs partenaires, toutes n’ont qu’un objectif : œuvrer au plus vite pour venir en aide aux populations qu’elles accompagnent depuis des années. Et ce dans de nombreux domaines – protection de l’enfance, prévention spécialisée ou plus largement secteur de la solidarité – pour soutenir ce département qui reste le plus pauvre de France. La Cnape n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler qu'elle avait maintes fois déploré, « la faiblesse chronique de la réponse publique aux grandes difficultés que connait le département ». 

Urgences

Première priorité, réunir des fonds pour venir en aide aux victimes. Tandis que le Secours populaire a apporté un premier soutien à hauteur de 100 000 €, mis à disposition depuis son fonds d’urgence, il s’allie aux Apprentis d’Auteuil et à la Cnape – à travers la Voix de l’enfant, la Croix-Rouge, la Fondation de France – pour faire un appel aux dons spécifiquement dédié à la catastrophe, en leur nom propre ou en celui de leurs associations membres.

Autre urgence, participer aux actions de sauvetage des populations. La Cnape a ainsi prévu de soutenir l’ensemble des initiatives locales de ses adhérents. Comme celle du collectif CIDE Outre-mer qui a ainsi mis en place une chaîne du cœur et relaie des initiatives locales pour secourir les habitants.

Un défi gigantesque à venir

Conscientes qu’elles sont « face à un défi gigantesque, aujourd’hui, demain ou dans les mois à venir » selon les mots du communiqué de la Cnape, les associations anticipent aussi des actions à plus long terme.

Alors que Secours populaire a planifié des « actions de prévention dans la lutte contre les épidémies, par la mise en place de filtres permettant de potabiliser l’eau, par le soutien aux enfants dans la continuité éducative et scolaire », les Apprentis d’Auteuil, sur place depuis 20 ans auprès de 4 500 jeunes, et la Cnape comptent bien continuer leurs interventions en matière de scolarisation, santé et mise à l’abri des mineurs en dangers sur le long terme, « quand l’urgence sera passée et qu’il faudra reconstruire ».

>>> A lire aussi: Logement : comment les publics précaires sont placés en concurrence

>>> Pour compléter: Ce que prévoit le gouvernement pour renforcer la politique des "1 000 premiers jours" en outre-mer

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