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Législatives : le « ouf » de soulagement des acteurs du social et du médico-social

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Le Collectif Alerte appelle à un « choc de solidarité pour permettre à chacun de vivre dignement et donner un coup d’arrêt à la paupérisation en France ».

Crédit photo Siphosethu Fanti/peopleimages.co
Si la plupart des associations se félicitent de la défaite de l’extrême droite, elles se projettent déjà dans l’après et pointent les grandes priorités, quelle que soit la future configuration gouvernementale.

Collectif Alerte

Si les 35 associations du Collectif Alerte ont fait part de leur « soulagement » à la suite des résultats électoraux de ce dimanche 7 juillet, elles estiment que toute la séquence politique « impose aux pouvoirs publics d’opérer un sursaut démocratique, social et républicain » et appellent à un « choc de solidarité pour permettre à chacun de vivre dignement et donner un coup d’arrêt à la paupérisation en France ».

Se félicitant de la mobilisation de la société civile qui a permis de « faire barrage », le collectif attend surtout qu’elle soit « entendue ». « Ce vote inédit en faveur de l’extrême droite est en effet symptomatique des fractures territoriales et sociales existantes en France. »


Unccas

« Les partis politiques dans leur ensemble portent aujourd’hui une responsabilité majeure, et de leur capacité à travailler ensemble, dans le respect leur diversité, dépend l’avenir politique de la France », précise l’Unccas (Union nationale des centres communaux d’action sociale). Le réseau dit se tenir prêt à travailler avec la future équipe gouvernementale, pour faire avancer ses « grandes priorités » que sont l’égalité dans tous les territoires, le logement pour tous, la construction d’une société du « bien vieillir », le recul de la grande pauvreté et en particulier de la précarité alimentaire.

Cnape

« La protection de l’enfance traverse une crise majeure et les réformes tardent à venir », s’émeut la Cnape au lendemain de ces élections législatives anticipées. « Avec des conséquences majeures : des risques importants d’atteinte aux droits des enfants, des mois de perdus pour faire avancer la cause des enfants les plus vulnérables ; des consultations et des projets de feuille de route qui restent dans les cartons. »

>>> A lire aussi : « La société civile doit être à même d’apporter l’apaisement » (Daniel Goldberg)

La fédération des associations de protection de l’enfant profite de ce contexte de renouvellement politique pour proposer 14 mesures urgentes pour « changer la donne ». Parmi elles :

  • Mettre fin à toute possibilité de prise en charge dérogatoire des mineurs non accompagnés (MNA), afin de garantir une inclusion inconditionnelle dans le dispositif de protection de l’enfance ;
  • Mettre en place des normes d’encadrement dans les établissements d’accueil de la protection de l’enfance ;
  • Créer un conseil interministériel de l’enfance et un Fonds national pour l’enfance financé par l’Etat.


Prévention spécialisée

« Je suis très soulagé et je suis fier d’être Français, témoigne Sadek Deghima, responsable de service au sein de l’association Avenir des cités (Pas-de-Calais). Si le RN était passé, on nous aurait demandé de faire le tri entre les personnes qu’on accompagne, de refuser telle ou telle personne en fonction de son origine, de sa religion ou de son orientation sexuelle et ça, ce n’est pas compatible avec nos valeurs associatives. Si vous demandez à des travailleurs sociaux d’appliquer la préférence nationale, ça veut dire que l’on recrée des inégalités là où il y a déjà des inégalités. Dans les quartiers, il y a des familles d’origine étrangère qui subissent déjà les inégalités, alors si, en plus, on devait leur dire qu’elles n’ont plus droit aux aides sociales ou à un accompagnement… »

Le responsable associatif avoue avoir beaucoup parlé de ce contexte politique sous haute tension au sein de son équipe. « Elle est unanime : le programme du RN est contraire aux valeurs de la prévention spécialisée, aux valeurs de notre association. Moi, si on me demandait d’appliquer ce programme, je pense que je me mettrais hors-la-loi ou que je changerais de métier. »

Médecins du Monde 

Saluant « le sursaut républicain et démocratique » malgré « la percée inédite de l’extrême droite », Médecins du Monde rappelle qu’aucun parti n’a obtenu la majorité absolue. L’association redoute que cette situation rende « le travail des députés quasi-impossible et que la santé de toutes et tous, en particulier des plus précaires, en pâtisse ».

« Ces dernières années ont entraîné une fragilisation des services publics et de notre système de santé. Il faut maintenant les rebâtir, sur des bases humanistes, d’intérêt général et de protection de toutes et tous », enjoint Jean-François Corty, président de Médecins du Monde depuis juin dernier.

Lire aussi : Précarité : Médecins du monde remet en cause l'universalité de l'accès aux soins

Médecins du Monde réclame :

  • Un système de santé réellement universel ;
  • Un ministère de la Santé exerçant son plein magistère pour l’ensemble de la population présente sur le territoire, sans interférence du ministère de l’Intérieur ;
  • Un refus strict de la privatisation à outrance du champ de la santé, contre l’ultralibéralisme : la santé n’est pas une marchandise ;
  • Une réelle volonté de la part des politiques de travailler sur tous les déterminants de santé qui impactent les inégalités ;
  • Des politiques de santé environnementale ambitieuses en urgence ;
  • Le respect du droit international humanitaire et la non-criminalisation de l’aide, y compris en Europe et en mer Méditerranée. 

Fédération des acteurs de la solidarité

« Rien de ce qui mine et gâche la société n’est réglé », prévient, soulagée mais prudente, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

Elle constate que « la montée de la précarité et de la pauvreté, les inégalités, la dégradation des services publics qui frappe d’abord les plus fragiles, les désordres dans l’accueil des personnes étrangères alimentent les peurs et les colères ».

Elle appelle ainsi les parlementaires « à construire des politiques publiques tournées vers la solidarité ».

« Il est temps de sortir des instrumentalisations et des stigmatisations mais aussi du déni des fragilités et des colères pour rechercher, dans un partenariat respectueux de l’action des associations, des réponses permettant de donner des bases justes, solides, ordonnées et durable à la solidarité », explique Pascal Brice, président de la FAS.

Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes)

Les employeurs de l'Economie sociale et solidaire (ESS) appellent à la création d’un ministère de l’économie sociale et solidaire (ESS) rattaché à Bercy.

« Il est de la responsabilité du futur gouvernement de renouveler l’exercice du pouvoir par la pratique du consensus au niveau du Parlement mais aussi de la société civile. Ce changement ne peut se faire sans les partenaires sociaux, sans les employeurs de l’ESS qui représentent 14 % de l’emploi privé en France », souligne Hugues Vidor, président de l’Udes dans un communiqué. Le secteur concentre 220 000 structures et 2,6 millions de salariés.

 

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