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Inégalités : « Les groupes sociaux se tiennent à bonne distance »

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4,8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Crédit photo Dilok - stock.adobe.com
Entre le retour de l’inflation et le taux de chômage qui diminue, le neuvième rapport de l’Observatoire des inégalités pointe un contexte « paradoxal » en 2023. Publié tous les deux ans, ce document rappelle également l’ampleur de la fracture sociale qui sépare les ménages privilégiés des plus modestes.

Comme tous les deux ans depuis une vingtaine d’années, l’Observatoire des inégalités publie un rapport pour rendre compte des inégalités au sein de la société française. Rendue publique jeudi 8 juin, l’édition 2023 rappelle que le chômage a particulièrement diminué. Une baisse en partie due à l'augmentation de l’apprentissage et à la « création d’emplois de mauvaise qualité », souligne le document.

Mais l’Observatoire s’interroge : cette amélioration significative de l’emploi va-t-elle s’inscrire dans le temps ? « Le retour de l’inflation réactive la bataille des revenus. Le risque de déclassement est majeur pour les salariés dont la fiche de paie ne suit pas l’envolée des prix », avertit Louis Maurin, directeur de l’organisme et co-auteur du rapport.

Ecarts de patrimoine

Au total, 4,8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 940 € par mois, selon les chiffres de l’Insee. Dans le même temps, on recense 4,5 millions d’individus dépassant le seuil de richesse, établi au double du niveau de vie médian, soit 3 762 €. Ces inégalités prennent racine à la fois dans les écarts de salaires et les différences de patrimoine. « Les 10 % des ménages les plus fortunés possèdent plus de 716 000 , contre 4 400 pour les moins dotés. »

Les inégalités entre individus sont également prégnantes à l’école. En classe de CP, 46 % des élèves évoluant au sein des réseaux d’éducation prioritaire parviennent aisément à résoudre des problèmes mathématiques, contre 70 % dans les autres écoles publiques. Dans le même sens, on retrouve trois fois plus d’enfants de cadres à l’université que d’enfants d’ouvriers.

« Par la suite, au travail, les groupes sociaux se tiennent à bonne distance, expose Louis Maurin. Chaque année, près de 20 000 ouvriers sont victimes d’accidents graves et 500 meurent dans l’exercice de leur profession. Les chiffres sont respectivement de 1 800 et 69 pour les cadres. »

Société

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