Recevoir la newsletter

Départements : très faible progression des dépenses sociales en 2021

Article réservé aux abonnés

Coins are placed on business reports, business concepts and fina

En 2021, la dépense nette d’action sociale des départements s’établissait à 40,4 milliards d’euros.

Crédit photo Guitafotostudio - stock.adobe.co
L’an passé, les dépenses sociales des départements ont augmenté de seulement 0,4 %, révèle l’enquête annuelle de l’Observatoire national de l’action sociale (Odas). Une progression particulièrement faible, mais qui ne dit rien de l'évolution des dépenses dans les années à venir, selon l’organisme.

2021 est qualifiée d’année « atypique » par l’Observatoire national de l’action sociale (Odas). L’an passé, la dépense nette d’action sociale des départements de France métropolitaine s’établissait à 40,4 milliards d’euros, soit une hausse de 150 millions d’euros par rapport à l’année précédente (+0,4 %), rapporte l’Observatoire national de l’action social (Odas) dans son enquête annuelle publiée mercredi 29 juin. En comparaison, entre 2019 et 2020, ces mêmes dépenses enregistraient une hausse de 1,6 milliard (+4,2 %). « Jamais les dépenses sociales des départements n’avaient si peu augmenté d’une année sur l’autre (…) cette situation ne s’était produite jusque-là qu’une fois depuis la décentralisation des compétences sociales et médico-sociales, lors du transfert à l’Etat de la compétence de l’aide médicale », détaille l’Observatoire.

Cette évolution inhabituelle est à mettre en perspective avec le contexte pandémique et économique actuel. « L’incidence financière d’une partie des mesures de soutien spécifique aux établissements et services sociaux et médico-sociaux décidées en début de crise sanitaire a permis de limiter les effets immédiats de la baisse d’activité, souligne l’enquête. La mesure comptable et l’impact financier de cette crise affecteront non pas les exercices 2020 et 2021, mais les exercices suivants. » Ce phénomène s’explique par les règles de tarification des établissements et services, les dotations étant fixées selon l’activité prévisionnelle et non l’activité réelle.

Les revalorisations prévues par le « Ségur de la santé », ainsi que « l’avenant 43 » qui trait à la convention collective de la branche associative de l’aide à domicile auront par ailleurs des répercussions sur les budgets des départements. Enfin,« la diversité des difficultés (inflation, coût de l’énergie, approvisionnements… ) et leurs conséquences économiques et sociales sont nombreuses » ajoute à l’ « incertitude », pointe l’Odas mentionnant les répercussions de la guerre en Ukraine.

Difficultés de recrutement

Les dépenses des départements se répartissent en cinq grands volets : le revenu de solidarité active (RSA) (27 %), la protection de l’enfance (21 %), le soutien aux personnes handicapées (21 %), le soutien aux personnes âgées (18 %) et les coûts liés au personnel (13 %). Ces derniers figurent parmi les dépenses des départements qui ont augmenté. Ils s’élèvent désormais à 3,95 milliards d’euros, soit une hausse 2,6 % en un an. Il s’agit d’une conséquence de la pandémie, les départements ayant déployé des moyens pour compenser les absences, équiper les professionnels d’outils pour travailler à distance... Des recrutements ont également eu lieu afin de mettre en place certaines stratégies nationales, comme les 1 000 premiers jours ou le plan national de prévention et de lutte contre la pauvreté. L’Odas tient à mettre l’accent sur les difficultés de recrutement rencontrées par les départements pour répondre aux besoins croissants. « C’est devenu un souci majeur dans le champ social et médico-social », prévient Claudine Padieu, directrice scientifique en charge de l’enquête, qui constate un « vrai désespoir » lié la baisse d’attractivité des métiers et appelle à une « refonte des politiques sociales ».

Les dépenses de protection de l’enfance et celles en faveur des personnes handicapées ont également augmenté, respectivement de 1,8 % et de 3,3 %. En revanche, elles diminuent de 1,1 % dans le secteur du grand-âge pour s’établir à 7,38 milliards d’euros. Ce chiffre est principalement « composé de la dépense d’APA (allocation personnalisée d’autonomie) qui représente 84 % de son total », souligne l’Odas. Concernant le RSA, les dépenses enregistrent une légère baisse de 70 millions par rapport à 2020 (- 0,6 %). Cette diminution, qui cache de grandes disparités selon les départements, s’explique en partie par la reprise économique et la baisse du chômage, pointe Claudine Padieu. La directrice scientifique constate en dernier point la montée d’une pauvreté « non-mesurée », qui ne passe pas par le RSA, mais est de plus en plus palpable.

Société

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur