Un mois après la publication d’une tribune des professionnels de la protection de l’enfance dans le Nord, la Défenseure des droits, Claire Hédon, s’empare des remontées de terrain émanant de ce département et de celui de la Somme. Dans un communiqué, l’autorité indépendante annonce se saisir d’office des circonstances alarmantes rencontrées par les services de l’ASE (aide sociale à l’enfance).
« Manque de places en foyer et d’assistants familiaux, placements non exécutés, mesures d’assistance éducative en milieu ouvert prises en charge dans des délais pouvant excéder 6 mois, et ruptures dans les parcours des enfants… telles sont les situations extrêmement préoccupantes qui questionnent le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant », rapporte la Défenseure des droits.
Situations de danger rapportées
Le 15 octobre, dans leur tribune, le syndicat Sud du département du Nord, le syndicat des avocats de France et celui de la magistrature pointaient « les manquements » du conseil départemental. « Près d’un millier d’enfants confiés au département du Nord par la justice ne sont aujourd’hui pas protégés. Pire… ils sont pour la plupart maltraités par l’institution qui les laisse dans des situations de danger au domicile familial, ou sont ballottés d’un endroit à un autre », écrivaient-ils.
L’absence chronique de moyens pour mener à bien leur mission est également mise en avant. Un état des lieux loin de se cantonner à cette région géographique. Dans son communiqué, la Défenseure des droits et le Défenseur des enfants, Eric Delemar, « s’alarment, une fois de plus, de l’état dramatique de la protection de l’enfance aujourd’hui, qui n’est, dans de nombreux territoires, plus dûment assurée. »
>> Communiqué de la Défenseure des droits
>> Tribune sur l’état de la protection de l’enfance dans le département du Nord