Pointant la complexité du processus de certification des diplômes d'Etat (DE) du travail social, l’insuffisance du contrôle pédagogique des formations et l’intérêt d’un rapprochement avec les universités, l'Igas (inspection générale des affaires sociales) et l’IGESR (inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche) suggèrent des solutions visant à la fois à décentraliser et à simplifier les processus de leur délivrance.
Quatre autorités publiques différentes interviennent à un moment ou à un autre pour valider les diplômes d’un secteur qui peine à recruter. Si c’est le président du conseil régional qui agrée l’ensemble des établissements de formation, après avis de la Dreets (direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), les DE et les épreuves ne sont pas tous sous la responsabilité des mêmes instances. Sept épreuves, pour quatre diplômes, sont ainsi organisées par les rectorats, trois épreuves et un diplôme par l’EHESP (Ecole des hautes études en santé publique) et onze épreuves pour huit diplômes par les Dreets.
Ce millefeuille de responsabilités entre autorités publiques entraîne un véritable chevauchement des compétences entre les Dreets et les rectorats, ainsi qu’un moindre contrôle des formations. La mission recommande donc de mettre fin à ces situations de doublon et d’assurer une meilleure coordination, notamment en déléguant l’organisation de l’ensemble des épreuves aux établissements de formation au travail social (EFTS). Un transfert de compétences qui devrait, selon ces travaux, être décidé « au cas par cas », en fonction de la nature des diplômes et de la capacité de l’établissement à le mettre en œuvre.
Le rapport de l’Igas-IGESR préconise, par exemple, un rapprochement avec les universités lorsqu’il s’agit des diplômes post-bac, la constitution de jurys d’établissement quand c’est possible pour les autres DE et – de manière générale – l'habilitation des établissements qui sont aptes à l’organisation des épreuves sur le modèle du contrôle en cours de formation (enseignement secondaire). Le document insiste sur l’opportunité d’encourager le développement des doubles diplomations, des équivalences et des partenariats institutionnels du type « établissement-composante », dans lesquels les EFTS font partie intégrante d’une université.