Fin avril, sont parus trois décrets relatifs à l’extension du Ségur pour les personnels de la filière socio-éducative et les professionnels soignants des secteurs, qui en étaient jusqu’alors exclus. Annoncée en février par le gouvernement, la prime mensuelle s'élève à 183 € net. Très attendus, ces décrets étaient censés mettre fin aux inégalités de traitement dénoncées par de nombreux acteurs sociaux et médico-sociaux. Mais il existerait encore des exclus du Ségur, c'est ce que dénonce le Gepso (Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux) dans une lettre ouverte au Premier ministre, Jean Castex, publiée le 9 mai.
Reconnaissant une « réelle avancée », l’association estime que la publication des derniers décrets « vient renforcer la frustration et la colère des personnels restant exclus des revalorisations ». Et de donner l’exemple de certaines professions : notamment les directeurs d’établissement, les veilleurs de nuit, les maîtresses de maison, les moniteurs d’atelier (1).
Des appels à la grève
Selon le Gepso, il existe aussi « un flou » autour de l’application de ces revalorisations. « Certains critères d’éligibilité donnant lieu à des interprétations variables ont besoin d’être précisés », déplore Marie-Laure Piquemal-Ratouit, sa présidente. In fine, « cette nouvelle extension a pour effet de rendre encore plus grand le sentiment d’injustice pour les professionnels non revalorisés ». Face à « une situation intenable », l’association demande donc à Jean Castex « l’extension du Ségur pour tous les agents de la fonction publique hospitalière ».
D’autres acteurs du secteur ont aussi fait part de leur colère ces derniers jours, à l'instar de plusieurs collectifs de travailleurs sociaux qui appellent à la grève partout en France le 31 mai et le 1er juin. De son côté, le syndicat FO (fédérations action sociale et santé privée) annonce une journée de mobilisation le 9 juin à Paris, avec un rassemblement devant Matignon, pour l'augmentation des salaires et le maintien des conventions collectives.
(1) Liste des métiers exclus des mesures de revalorisation, selon le Gepso : agent d’entretien qualifié (AEQ), attaché d'administration, ingénieur hospitalier, adjoint administratif, adjoint des cadres, agent de maîtrise, agent de services hospitaliers (ASH), assistant médico-administratif, chargé de mission, chef d'atelier, directeur, ouvrier professionnel qualifié (OPQ), secrétaire médical et technicien hospitalier (TH).