Initialement prévue au mois de janvier, la conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social est attendue par tout le secteur. Depuis plusieurs jours, alertes et appels à la mobilisation se multiplient en vue de ce rendez-vous annoncé par le Premier ministre pour répondre à l’inquiétude grandissante des professionnels face au manque d’attractivité des métiers. « Les moyens accordés restent largement insuffisants et ne répondent pas au problème crucial du trop faible niveau de rémunération qui rend la profession peu attractive et soulève des problèmes importants de recrutement et de fidélisation », rappelle l’Interfédération Fnat-Unaf-Unapei dans un communiqué pour la reconnaissance des métiers de la protection juridique des majeurs.
Dans un manifeste, le collectif interfédéral francilien* souligne lui aussi les enjeux cruciaux que revêt cette conférence. « Nous attendons des réponses concrètes et justes, pour tous les professionnels des établissements de soins et d’accompagnement social et médico-social. Les tensions en ressources humaines structurelles que nous connaissons depuis de nombreuses années mettent en péril la qualité de l’accompagnement et des soins apportés au quotidien, en structure et à domicile, aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap ou d’exclusion sociale, aux enfants et jeunes majeurs protégés, et à tant d’autres », pointe le collectif qui rappelle que l’Ile-de-France rencontre des problématiques bien spécifiques.
Conférence des métiers du social et du médico-social : faisons entendre la protection de l’enfance ! @JeanCASTEX
— CNAPE (@la_CNAPE) February 16, 2022
Le manifeste de la CNAPE #CriseMetiersdelhumain https://t.co/aWmiN9W4qt pic.twitter.com/FlVjuHTnva
Tensions autour des conventions collectives
Les principaux employeurs du secteur social et médico-social privé à but non-lucratif (Nexem, Fehap et la Croix-Rouge française) souhaitent aussi : « une dynamique de revalorisations salariales (…) au profit des populations qui ont été lésées ». Une « réponse de court terme » pour réparer les iniquités engendrées par les accords du Ségur de la Santé, mais qui reste toutefois insuffisante selon les trois organisations patronales. Celles-ci plaident pour la mise en place d’une convention collective unique étendue qui « permettra, par une meilleure prise en compte de l’évolution des compétences mises en œuvre, le développement de parcours professionnels attractifs et d’ouvrir pour l’ensemble des salariés un champ plus large d’évolution professionnelle. »
Jeudi 17 février, l’assemblée générale de Nexem a d’ailleurs adopté une résolution en faveur de la construction de cette convention. Ce projet est décrié par des syndicats pour qui cela reviendrait à accentuer les problèmes de recrutements et la précarisation des métiers. La convention « prévoit la destruction de l’architecture actuelle de nos classifications reposant sur des qualifications, des diplômes et sur l’expérience acquise dans le cadre de l’ancienneté », s’alarment ainsi FO et la CFE-CGC qui appellent à la mobilisation le 18 février. « Il [le projet] veut laisser place à des salaires individualisés s’appuyant en grande partie sur des critères subjectifs laissés à l’appréciation de l’employeur via un système d’évaluation des compétences du salarié. »
Aujourd'hui nous nous engageons pour une structuration historique du secteur sanitaire, social et médico-social, pour nos métiers, pour nos professionnels.
— Nexem (@Nexem_actu) February 17, 2022
Retrouvez notre communiqué suite à l'assemblée générale de Nexem de ce 17 février https://t.co/ROMpJImq2T pic.twitter.com/Nklm43CN8c
Conseiller d’État et ancien directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), Denis Piveteau a remis jeudi 17 décembre un rapport au gouvernement dont les conclusions seront partagées lors de la conférence des métiers. Intitulé « Experts, acteurs, ensemble… pour une société qui change » celui-ci n’a toutefois pas pour mission « d’apporter des réponses immédiates » à la crise des métiers de l’humain.
* AIRe, CHEMEA, CNAEMO, CNAPE, CNLAPS, Dynamo France, Fapil, FAS Île-de-France, FDCMPP, FEHAP Île-de[1]France, GNDA, Hexopée, Idée 93, Interlogement93, Nexem Île-de-France, SOLIHA Île-de-France, UAPS, UNAFORIS, Union régionale solidarité femmes d’Île-de-France, URHAJ Île-de-France, Uriopss Île-de-France.