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Zoom sur le métier d'animateur auprès des malades Alzheimer

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Qui sont les animateurs qui interviennent auprès des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer ? 85 % sont des femmes, 85 % sont titulaires d'un diplôme professionnel de l'animation, 69 % ont suivi une formation spécifique sur la maladie d'Alzheimer, indique notamment une enquête de la Fondation Médéric-Alzheimer. Afin d'apporter "un éclairage sur l'utilité sociale de cette profession, son positionnement, et comprendre les enjeux de la réflexion menée sur la spécificité de l'accompagnement des personnes atteintes de troubles cognitifs", la fondation a engagé un partenariat avec le Groupement des animateurs en gérontologie (GAG) et interrogé près de 300 professionnels.
Les résultats révèlent que parmi les animateurs diplômés, 82 % ont un diplôme de la filière jeunesse et sport et affaires sociales (Bapaat, Beatep/Bpjeps, DEFA/Dejeps et Desjeps - voir note) et 15 % de la filière éducation nationale et universitaire (DEUST, DUT, licence professionnelle de l'animation). Par ailleurs, 28 % des personnes interrogées sont titulaires d'un diplôme d'un autre secteur (BEP ou bac pro sanitaire et social, diplôme d'éducateur, d'aide-médico-psychologique) en complément ou à la place d'un diplôme d'animateur.

Un tiers du temps pour l'animation

La majorité des animateurs (73 %) ayant répondu à l'enquête ont exercé par le passé un autre métier : 22 % ont été aides-soignants, 7 % ont travaillé dans la restauration, 6 % ont été aides médico-psychologiques (AMP). Par ailleurs, 13 % exercent une autre profession simultanément, le plus souvent celle de formateur.
Au quotidien, les animateurs - qui exercent en établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) (92 %), en unités de soins longue durée (USLD) (13 %), en accueil de jour (6 %), en unités de soins de suite et de réadaptation (3 %) ou encore en logements-foyers (2 %) - consacrent un tiers de leur temps de travail à l'animation proprement dite, le reste du temps étant employé aux tâches administratives, à la préparation des animations, aux accompagnements ou à la coordination.
Les activités d'animation les plus fréquemment proposées sont les sorties, suivies des rencontres intergénérationnelles, des discussions/lectures de journaux ou des activités physiques. La grande majorité des animateurs n'élaborent pas seuls leur programme : ils le font en concertation avec les personnes malades elles-mêmes, l'équipe de direction, l'équipe soignante, les familles et les bénévoles. 71 % des animateurs participent à l'élaboration du projet de vie personnalisé des résidents malades Alzheimer.

Une légitimité en question

Nombre d'entre eux admettent rencontrer des difficultés liées aux déficits d'expression verbale, aux troubles du comportement et de l'humeur et à l'altération de la communication qui résultent de la maladie.
Pour autant, la moitié des animateurs interrogés jugent les animations auprès des malades Alzheimer "ni plus compliquées, ni moins compliquées" qu'auprès des autres résidents. Ils expriment néanmoins des difficultés lors d'animations d'ateliers "mixtes", c'est-à-dire ouverts à des personnes atteintes de pathologies variées ou bien à des stades divers de la maladie. 92 % des animateurs ont la possibilité d'exprimer ces difficultés et 73 % disposent d'une réponse institutionnelle (entretiens avec la direction, formation, soutien psychologique individuel ou groupe de parole).
C'est le manque de relation avec les autres professionnels qui leur pose davantage de problèmes. En effet, ils estiment souvent que l'animateur manque de légitimité vis-à-vis des psychomotriciens, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychologues. "Nous devons expliquer et justifier notre travail fréquemment", pointent-ils. Le manque de valorisation financière et de reconnaissance est aussi avancé par quelques-uns.

Les diplômes les plus représentés chez les animateurs sont le brevet d'aptitude professionnelle d'assistant animateur technicien de la jeunesse et des sports (Bapaat), le brevet d'Etat d'animateur technicien de l'éducation populaire/brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (Beatep/Bpjeps), le diplôme d'état relatif aux fonctions d'animateur/diplôme d'Etat de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (DEFA/Dejeps) et le diplôme d'Etat supérieur de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (Desjeps).

"Animateurs auprès des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer", La Lettre de l'Observatoire n° 36, décembre 2014, à télécharger sur le site de la Fondation Médéric-Alzheimer.

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