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Travail social : une association pour lutter contre les dysfonctionnements des institutions

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Manifestation travail social

Crédit photo OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
Face à plusieurs dysfonctionnements d'institutions dans le département du Bas-Rhin, formateurs, professionnels, étudiants, usagers et chercheurs en travail social ont décidé de se regrouper dans une association. L’objectif : se montrer force de proposition sur le territoire et interpeller les autorités.

« Être une force de proposition à l’échelle locale », c’est ce qu'ambitionne l’association « Social à Venir » née le 19 mars dernier à Strasbourg, dans le Bas-Rhin (67). Professionnels, étudiants en travail social, formateurs, chercheurs et usagers des structures du département, se sont réunis pour créer un espace de réflexion commun.

Thierry Goguel d’Allondans, président de l’association explique avec engouement : « on vient de naître, les adhésions s’enchaînent, aujourd’hui nous sommes plus d’une centaine mais cela fait tout juste un mois que nous existons. ». Il se fixe pour objectif d’atteindre les 1000 adhérents dans les mois à venir. Un objectif « raisonnable » quand on sait qu’il y a « plus de 3000 étudiants en travail social dans notre secteur géographique » assure-t-il.

Des institutions au bord de l’implosion

Pour cet ancien éducateur spécialisé et formateur en travailleur social, comme pour l’ensemble des professionnels de l’action sociale dans le Bas-Rhin, la situation est devenue plus qu’alarmante. Récemment plusieurs graves dysfonctionnements ont conduit aux suicides successifs d’une adolescente et de son éducateur PJJ à Strasbourg en 2021. À la suite du drame, les professionnels du service avaient interpelé les responsables de l’association gestionnaire, les magistrats du Bas-Rhin et les représentants de la PJJ, dans une lettre ouverte relayé par les ASH.

Du côté de la formation, le paysage est également morose. L’école supérieure Européenne de l’intervention sociale (ESEIS), basée à Strasbourg est au bord de l’implosion depuis quelques mois. En cause, encore, des dysfonctionnements répétés et une politique managériale dite éreintante pour les salariés selon nos confrères de Rue 89 Strasbourg.

Pour Thierry Goguel d’Allondans, le constat est clair : « Ce qui a mené à ces dégâts c’est le fantasme de la gestion absolue qui laisse de côté l’humain et les valeurs fondatrices du travail social. ». Face à cette situation, rassembler les forces en présence pour concentrer les compétences est apparu inéluctable. « On s’est dit qu’il fallait agir et rassembler les bonnes volontés » résume le président de l’association.

Aller à la rencontre des autorités

Pour les adhérents de « Social à venir » l’objectif est clair, il faut aller à la rencontrer des autorités : élus et conseils d’administrations des associations. Des rencontres avec Jean Rottner - président de la région Grand Est – et Frédéric Bierry - président de la collectivité européennes d’Alsace Bas-Rhin et Haut-Rhin – sont envisagées. Le président de l’association est optimiste « Ils voient d’un bon œil notre initiative. Les élus sont parfois éloignés des réalités de terrain, mais reste soucieux de l’humain. Je les sens assez prêts à nous accueillir. ».

Pour élaborer ses propositions, l’association se divise en cinq collèges : celui des usagers, des formateurs, des étudiants, des professionnels et de la société civile et elle s’organise en groupe de travail. Pour l’heure, elle reste polarisée sur le Bas-Rhin car il y a déjà « beaucoup à faire » mais n’exclut pas plus tard de se connecter avec la région Grand Est.

Agir sur la formation

L’un des axes de travail majeur sur le territoire est celui de la formation. Les chantiers au sein de l’ESEIS sont conséquents. « Depuis plusieurs années, pas un seul responsable de filière ne tient plus de six mois. » explique Thierry Goguel D’Allondans. Un constat symptomatique du mal être de l’action sociale sur le département. Pour l’ancien formateur, l’association pourrait proposer « de mettre en place une équipe de travail » qui viendrait soutenir une institution en crise.

L’association aspire à devenir « une force de proposition » et non « d’opposition » sur le territoire précise son président. Ses membres souhaitent proposer leur expertise gratuitement et faire bouger les lignes pour remettre au cœur de l’équation les acteurs de terrain. « C’est moins cher qu’un cabinet de conseil » ironise t'il.

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