La date est symbolique. Ce lundi 15 mars, jour anniversaire de la convention collective nationale de travail des établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées de 1966, les professionnels du social et du médico-social entendent une nouvelle fois battre le pavé.
Les revendications exprimées restent peu ou prou les mêmes depuis l’automne dernier : l’arrêt des suppressions de postes, la dispense de formations diplômantes, le versement des 183 € pour les « oubliés du Ségur » et une revalorisation générale des salaires a minima de 300 € net mensuels.
« Obtenir des salaires décents représente le premier aspect de notre lutte », rapporte François Dabadie, éducateur et membre du bureau de Sud santé sociaux de Gironde. Selon les trois organisations syndicales à l’initiative de cet appel (CGT Action sociale Gironde, Sud santé sociaux et FO action sociale), cette hausse de 300 € correspond aux « 45 % de perte salariale par rapport à l’évolution du smic en dix-huit ans ».
Mouvement d'ampleur
Depuis plusieurs mois, à la suite de la crise sanitaire et des accords du Ségur, les journées de grève et de manifestation se sont multipliées partout sur le territoire. Par son ampleur et la forme qu’il prend, cet élan de contestation, qui regroupe également les collectifs de travailleurs, revêt un caractère nouveau. « Il est vrai que notre secteur n’a pas trop tendance à sortir dans la rue, pointe François Dabadie. Nous avons sans cesse la tête dans le guidon et nous avons souvent peur de laisser les usagers dont nous nous occupons. »
Pour le membre du bureau syndical, cela explique sans doute que le secteur ait été « la dernière roue du carrosse » des récentes réformes. « Nous ne nous sommes peut-être pas suffisamment montrés, mais nous essayons de corriger le tir », assure-t-il toutefois, avant de préciser que le mouvement pourrait être amené à se durcir dans les semaines à venir.