Jouer avec la parentalité
« Pour tous les professionnels qui travaillent la relation adultes-enfants, et particulièrement ceux qui interviennent en milieu ouvert, je conseille le jeu ImPair (cogmies.org, 60 €). Créé par la neuropsychologue Patricia Pereira, il invite à réfléchir autour de la parentalité de manière dynamique. Il se compose de 240 cartes, classées en quatre catégories : le développement de l’enfant, l’expérience des parents, la gestion du comportement et la mise en situation. Sur chacune d’elles, une question ou une phrase : “Nommer deux choses qui aident à gérer l’anxiété”. Ou encore : “Si un groupe d’enfants fait une même bêtise, tous doivent avoir la même punition. Vrai ou faux ?” Le débat s’engage alors, sans qu’il n’y ait de bonnes ou mauvaises réponses. Si l’on est en groupe, les personnes peuvent se placer d’un côté ou de l’autre d’une ligne délimitant les réponses “vrai” ou “faux”, à la manière d’un débat mouvant. Une façon de susciter la discussion de manière plus légère, sur des sujets pourtant complexes.
Parfois, la situation est dessinée : l’enfant se roule par terre, l’adulte porte sa main au front. Il s’agit alors, en situation d’improvisation, de jouer une saynète où chacun explique comment il ferait face à la situation.
Les cartes sur l’expérience des parents les invite à réfléchir sur leurs propres émotions, difficultés et attentes. Exemple : “Décrivez une soirée idéale sans les enfants”. Avec ceux qui ont du mal à lâcher la casquette parentale, on peut travailler la psychoéducation, expliquer ce qu’est l’épuisement parental et montrer qu’ils ne sont pas seuls à rencontrer ces problématiques.
Le jeu m’est utile dans une phase d’évaluation des habiletés d’un parent ou d’un couple. Ou encore au cours ou à la fin de l’accompagnement pour vérifier qu’ils sont plus à l’aise dans leur quotidien. Je m’en sers aussi en formation auprès des professionnels et dans les établissement, lors de réunions d’équipe, pour harmoniser ou réfléchir à ses pratiques. Le fait de disposer d’un outil tiers a plus d’impact qu’un simple échange. Et il amène des situations rigolotes, des rires et facilite les échanges en toute humilité. »
Elodie Marest, formatrice et consultante éducative et familiale.
Une auberge espagnole pour les partenaires
« Une fois par an, en début d’année, l’équipe du service social territorial du département organise un “lunch partenaires” réunissant les acteurs locaux : associations caritatives, structures médicales, agents de mairie (les secrétaires, par exemple, en première ligne des demandes des citoyens)… Chacun vient avec un plat à partager et on se retrouve le midi, heure à laquelle le maximum de personnes est disponible.
L’initiative est née d’un précédent rendez-vous : la galette des rois, organisée dès 2012 par des travailleurs sociaux d’une commune rurale, Saint-Aignan-sur-Cher, qui éprouvaient le besoin de mieux connaître les services du département. Aujourd’hui, le “lunch partenaires” réunit une quarantaine de personnes à qui on remet un badge avec leur nom et leur fonction. On communique en amont avec des flyers. Et c’est devenu un temps attendu par les partenaires, ravis de pouvoir mettre des visages sur un nom ou une adresse e-mail. C’est toujours plus facile de comprendre qui est l’autre et ce qu’il fait quand on a échangé avec lui. Preuve de l’intérêt pour le format, l’événement a donné lieu à des “bébés lunchs”, organisés par d’autres services du département. »
Jamila Louaki, assistante de service social dans le Loir-et-Cher.
