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PLF 2025 : sans financement, France VAE reste au point mort

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VAE - validation des acquis de l'expérience

13177 dossiers de VAE simplifiés ont été instruits en 2024 par Uniformation. En restent 3500 en souffrance d'ici la fin de l'année sans assurance des fonds suffisants pour 2025.

Crédit photo Romain TALON - stock.adobe.com
L’absence de ligne budgétaire pour France VAE dans le PLF 2025 suscite les craintes des employeurs du social qui comptent sur l’expérimentation menée depuis 2022 pour trouver la main d’œuvre qui leur fait défaut. Pour le Synofdes, il y a urgence à débloquer 250 millions pour financer le dispositif l’an prochain et doter France VAE d’un statut pérenne.

Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée en charge des Personnes handicapées, l’a répété la semaine dernière à l’occasion du colloque de préfiguration du futur Institut national du travail social (INTS) organisé au CESE : la validation des acquis de l’expérience (VAE) doit constituer une voie privilégiée de qualification pour les candidats aux métiers du soin et de l’accompagnement. Mais aussi une réponse aux difficultés de recrutement que rencontrent les secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux.

Toutefois, si la volonté politique est affirmée, les financements, eux, ne sont pas au rendez-vous. Aucune ligne, dans le projet de loi de finances pour 2025 ne prévoit d’abonder les 100 000 parcours de VAE annuels pour les métiers du care qu’annonçait le gouvernement Borne en 2022.  Une déclaration faite lors du lancement de la plateforme France VAE alors destinée à démocratiser ce dispositif en simplifiant son accès et en confiant sa mise en musique à des « architectes accompagnateurs de parcours » (AAP) censés appuyer les candidats dans leurs démarches.

>>> A lire aussi: VAE simplifiée : comment la mobiliser ?

20 000 dossiers VAE

Pour les acteurs de la formation du secteur, le PLF 2025 a de furieux airs de redite de 2024. A cette époque là non plus, aucun crédit spécifique n’avait été débloqué pour subventionner ces parcours. Seule une petite poche budgétaire avait permis le financement du fonctionnement de France VAE, encore aujourd’hui sans statut réel alors que la structure aurait dû devenir un groupement d’intérêt public (GIP) il y a maintenant 18 mois.

Résultat, faute de ressources, les 100 000 dossiers attendus n’ont été que 20 000, que les opérateurs de compétences (OPCO) concernés – à commencer par Uniformation, celui de la Cohésion sociale, récipiendaire des trois-quarts des dossiers concernant des parcours qualifiant les métiers du soin et de l’accompagnement – ont dû financer grâce à des bricolages financiers complexes.

45 millions débloqués... pour 2024

« Cette question de la ligne budgétaire de France VAE a fait l’objet de longs échanges entre Bercy et le ministère du Travail en vue de trouver des arbitrages », se souvient-on du côté d’Uniformation. Des tractations ralenties par la recherche d’économies du gouvernement. Et qui n’auront finalement trouvé leur conclusion qu’au mois de juin dernier, avec le versement de 45 millions d’euros sur l’année. De quoi instruire les quelques 20 000 dossiers déposés courant 2024, sans vision pour la fin de l’année et encore moins pour la suivante.

Sur le seul périmètre de l’Opco de la Cohésion sociale, sur les 38 millions reçus, 33 ont déjà été mobilisés pour compenser le financement de 13177 dossiers. En restent 3500 en souffrance, malgré la consigne du gouvernement d'octobre d’interrompre les financements dédiés pour faire passer la prise en charge des dossiers manquants sur d’autres dispositifs. Parmi lesquels le compte personnel de formation (CPF), le plan de développement de compétences des employeurs, les dotations de reconversion des Associations Transitions Pro (ATPRO) ou même les dispositifs d’alternance.

"Dégager une solution pérenne"

Autant dire que cette absence de crédits risque de donner un coup d’arrêt brutal à la dynamique de validation des acquis de l’expérience engagée dans les métiers du social, dont une vingtaine de certifications sont éligibles à l’expérimentation (DEES, DEAS, DEME, DEAP, DEAES, etc.).

De quoi sérieusement inquiéter les acteurs du secteur qui, déjà en situation de pénurie de compétences, risquent de voir l’un de leurs rares viviers de recrutement se tarir. « Il est crucial que le secteur soit rassuré et qu’une solution pérenne soit dégagée », écrivait David Cluzeau, délégué général du Synofdes, la fédération des organismes de formation associatifs, le 6 novembre, dans un courrier adressé à la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.

>>> A lire aussi: Qu’attendent les organismes de formation non lucratifs du futur gouvernement ?

Pour l’organisation d’employeurs, le gouvernement doit adopter un plan de bataille en trois axes pour sauver la réforme de la VAE. Primo, une sécurisation des budgets pour un minimum de 50 000 financés en 2025. Ce qui représente, selon ses calculs basés sur le coût moyen d’un dossier calculé à 2500 euros, une enveloppe budgétaire de 250 millions l’an prochain pour les seuls métiers du care.

Secundo, l’élargissement de la simplification de la VAE à l’ensemble des certifications pour lesquelles c’est possible. Une extension du dispositif qui pourrait passer par la mobilisation du CPF des candidats à cet effe. A condition cependant que ceux-ci se voient exemptés du reste à charge de 100 euros mis en place par le gouvernement en mai dernier pour limiter le flux d’usagers et soulager ainsi la trésorerie de France Compétences. Tertio : consolider la plateforme France VAE en la dotant d’un véritable statut et des financements associés. Reste à voir comment, en situation de recherches d’économies tous azimuts, le gouvernement pourrait exaucer cette requête…

 

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