La taille du groupe de travail interministériel relatif à la protection juridique des majeurs se réduit mois après mois. Après le départ remarqué, début juillet, d’Anne Caron Déglise, avocate générale près la Cour de cassation, ce sont désormais les trois organisations de professionnels qui quittent la table des négociations.
Dans un communiqué de presse commun diffusé le 5 octobre, l’ANDP, la CNMJPM et la FNMJI (1) signalent une situation particulièrement problématique au sein du groupe de travail. « L’année qui vient de s’écouler a ébranlé la confiance que nous avions en la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) », expliquent les associations. Elles dénoncent « le manque de transparence des objectifs, l’absence de recherches documentées et d’explications claires permettant d’alimenter la réflexion et le débat », mais également « l’absence de méthode de travail » et une « désorganisation » chronique.
Politique de la chaise vide
L’ANDP, la CNMJPM et la FNMJI s’étonnent aussi que leur profession soit de facto « noyée » – « volontairement ? », demande-t-elles – dans un groupe de pas moins de 80 personnes. Infantilisation, soupçons de malveillance et de travail rendu de mauvaise qualité, les associations dénoncent une « défiance de la part des autorités censés les soutenir ».
Le 5 juillet, déjà, Anne Caron Déglise formulait les mêmes griefs. A l’époque, les trois organisations de professionnels souhaitent poursuivre le travail engagé. Finalement, elles auront tenu quelques mois à peine. Le groupe de travail doit rendre ses conclusions avant le 31 décembre prochain. Il le fera donc en l'absence des représentants des mandataires judiciaires.
Contactés par les ASH, le ministère de la Justice et la direction générale de la cohésion sociale n’ont, pour l’instant, pas donné suite à nos sollicitations.
(1) Association nationale des délégués et personnels des services mandataires à la protection des majeurs, Chambre nationale des mandataires judiciaires à la protection des majeurs et Fédération nationale des mandataires judiciaires indépendants à la protection des majeurs.