Loi « immigration », acte 2. Alors que le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision le 25 janvier, les opposants au texte veulent maintenir la pression. A l’appel de 201 personnalités, parmi lesquelles des représentants de l’Uniopss, de la Fondation Abbé-Pierre, de La Cimade ou encore d’ATD quart monde, une marche est organisée dans près de 144 villes en France.
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A Paris, le cortège partira à 14 h de la place du Trocadéro pour rejoindre la place de la Concorde. Le site 21janvier.fr, créé à la suite de la tribune publiée dans Mediapart et L’Humanité, recense l’heure et le lieu des mobilisations organisées dans chaque département.
« Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au président de la République de ne pas promulguer cette loi », écrivent les auteurs de la tribune. « Cette loi ne répond pas aux causes de l’exil forcé d’hommes, de femmes, d’enfants fuyant les guerres ou le réchauffement climatique, ni aux défis de l’accueil dans la dignité, ni au défi de la définition d’une politique digne et humaine d’intégration. »
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Plusieurs organisations du secteur social ont appelé à rejoindre la manifestation. Parmi elles, la Fapil, Fédération du logement d’insertion, estime que « cette loi s’oppose aux valeurs qu’[elle] porte et qui animent l’ensemble de ses associations adhérentes ».
« La loi "immigration" intègre certaines des mesures les plus dures jamais prises contre les personnes étrangères. Elle s’attaque au droit du sol autant qu’aux droits fondamentaux liés au travail, à l’éducation, au logement ou encore à la santé. L’abdication idéologique et la défaite morale sont manifestes. »
« Les travailleurs sociaux partiront »
En Pays de la Loire, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) appelle elle aussi à manifester ce dimanche. « La perspective d’une promulgation en l’état de la loi Immigration suscite une immense inquiétude et beaucoup de colère dans le réseau ligérien », souligne Maïté Fernandez, déléguée régionale de la FAS.
Pour ses membres, l’immigration n’est « ni massive, ni coûteuse ». « Nous sommes bien plus face à une crise de l’accueil qu’à une crise migratoire », pointe Denis Aftalion, président de l’association Les Eaux vives.
A L’Etape, Vincent Chauvet, éducateur spécialisé, redoute que la loi immigration renforce la crise des métiers. « Les travailleurs sociaux partiront pour ne pas devoir appliquer des consignes contraires aux droits fondamentaux et à leurs valeurs humanistes ».
Sur son site, l’Appel des 201 invite chaque opposant à signer la pétition et à diffuser ses éléments de communication.
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