C’est une petite révolution qui s’est opérée début janvier 2024 dans le milieu de la protection juridique des majeurs. Un événement « historique », se félicite Caroline Montrignac, présidente de la Fédération nationale des mandataires judiciaires indépendants à la protection des majeurs (FNMJI). La raison de cet enthousiasme ? L’union des deux instances représentatives des mandataires judiciaires indépendants en une seule, la chambre nationale MJPM ayant décidé l’arrêt de ses activités au profit de la FNMJI. « Je salue la décision de la chambre de nous rejoindre. Cela fait longtemps que la fédération voyait ce rapprochement comme une nécessité », reconnaît sa présidente.
Depuis 2007, date de la réforme de la protection juridique des majeurs, les mandataires judiciaires exerçant individuellement pouvaient en effet compter sur le soutien de l’une ou l’autre de ces deux entités. Deux organisations évoluant séparément, mais avec des enjeux de plus en plus communs à mesure que cette nouvelle profession redessinait ses contours. « Entre 2017 et 2020, nous avons eu l’occasion de réaliser plusieurs travaux en commun et de mieux nous connaître. Il est alors devenu clair que nous avions les mêmes préoccupations et les mêmes combats », retrace Caroline Montrignac.
Des professionnels « plus que jamais mobilisés »
L’étape d’après ? Porter ces combats devant les pouvoirs publics et se faire entendre sur des sujets, tels que l’attractivité de la profession, la rémunération ou l’obligation de signalement dans les cas de maltraitance, qui traversent la profession actuellement. Et pour cela, quoi de plus efficace que de parler d’une même voix. « N’être qu’un est une force dans ce contexte. Aujourd’hui, la protection juridique des majeurs ne semble pas être une priorité de l’État, alors qu’avec le vieillissement inexorable de la population, le nombre de mesures va augmenter d’ici dix ans, et le besoin en mandataires judiciaires ne sera que plus grand », rappelle la présidente de la FNMJI.
Forte de plus de 1 100 adhérents agréés et assermentés, cette dernière fédère des associations de MJPMI présentes sur l’ensemble du territoire. Avec le ralliement de certains (ou tous) des quelque 130 membres de l’ex-chambre nationale MJPM, de nouvelles têtes pourraient venir gonfler ses rangs. De quoi, espère sa présidente, asseoir sa légitimité auprès des pouvoirs publics pour « intensifier le dialogue déjà établi » , et de conclure : « Nous restons plus que jamais mobilisés sur le terrain pour assurer la représentation, l’indépendance et la défense des intérêts de notre profession ».