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Embauche d’apprentis : quel est le montant des nouvelles aides ?

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La politique des primes à l’embauche d’alternants vient à nouveau d’être révisée par décret. Tout en rétablissant une aide pour les grandes entreprises, elle poursuit la précédente trajectoire visant à privilégier les PME, mais favorise aussi l’emploi d’apprentis en situation de handicap.

D’abord « exceptionnelle », puis « unique », l’aide à l’embauche d’apprentis redevient « exceptionnelle » dans sa nouvelle itération désormais fixée par un décret publié le 22 février 2025 au Journal officiel. Il faut dire que cette prime accordée à tout employeur signant un contrat d’apprentissage (ou, anciennement, de professionnalisation) aura connu plusieurs soubresauts – et presque autant de ministres chargés du portefeuille de l’emploi ou de la formation professionnelle – depuis sa mise en place en 2020.

Soutenir le dynamisme de l'alternance

Initialement instaurée pendant la pandémie de Covid-19, alors que les centres de formation d'apprentis (CFA) s’étaient massivement convertis au distantiel et que les entreprises employeuses d’alternants tournaient, au mieux, au ralenti sous l’effet du chômage partiel, cette aide (de 5 000 € pour un alternant mineur et 8 000 € pour un majeur ou une personne handicapée) avait pour vocation d'endiguer tout arrêt brutal de la dynamique à la hausse que connaissait la formation par alternance engagée depuis la réforme de septembre 2018.

Et visait par là-même à tenir la promesse de campagne du candidat Macron qui, en 2017, souhaitant faire de l’alternance l’outil numéro 1 de la lutte contre le chômage des jeunes, avait pris l’engagement de franchir le seuil du million d’apprentis à la fin de son premier quinquennat.

Trou dans la caisse

Un objectif finalement atteint, puisqu'on comptait 1,036 million d’apprentis au dernier recensement daté de novembre 2024. Mais au prix d’un colossal déficit pour la trésorerie de France compétences, l’opérateur d’Etat en charge de la ventilation des fonds de la formation professionnelle (546 millions d’euros en 2022, après une recapitalisation de l’organisme par l’Etat à hauteur de 4 milliards cette même année), poussé en parallèle par la croissance de l’usage du compte personnel de formation (CPF), financé par la même caisse.

D’où une révision de cette politique de prime à l’embauche menée en 2023. Tout en maintenant son effectivité tout au long de l’année 2024, cette nouvelle version a remplacé l’aide « exceptionnelle » par une prime « unique » de 6 000 € quelle que soit la taille de l’entreprise et l’âge des concernés, dès lors qu’ils avaient moins de 30 ans au moment de la signature du contrat, et la nature dudit contrat (apprentissage ou professionnalisation).

>>> A lire aussi: Apprentissage : une réduction des primes à l’embauche pourrait plomber la dynamique de recrutement dans le médico-social

Révision

En 2024, cependant, l’annonce d’un déficit budgétaire plus élevé que prévu et la recherche d’économies tous azimuts ordonnée par Bercy (10 milliards d’euros, dont 1,1 milliard sur le périmètre du ministère du Travail) ont poussé les pouvoirs publics à revoir à la baisse les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage (ces subventions accordées aux centres de formation en fonction des cursus suivis selon un montant décidé par les banches professionnelles), après avoir raboté ceux de la professionnalisation.

Une décision qui a touché plusieurs certifications « cœur de métier » du travail social, à en croire l’opérateur de compétences (Opco) de la cohésion sociale, Uniformation. Mais a aussi impacté l’aide unique, recentrée sur les seuls employeurs de moins de 250 salariés et pour les niveaux de formation de niveau bac et infra-bac (les CAP, notamment).

Nouvelles règles du jeu

Aujourd’hui, après l’accouchement dans la douleur du budget de l’Etat pour 2025 et plusieurs allers-retours entre Bercy et le ministère du Travail, les nouvelles règles du jeu sont fixées. Redevenue « exceptionnelle » – donc soumise à une durée de vie limitée, selon quelques observateurs –, la prime à l’embauche d’alternants connaît une nouvelle mouture applicable pour tous les contrats signés à partir du 24 février.

  • Cette aide est désormais fixée à 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés.
  • Mais poussée à 6 000 € si la signature du contrat concerne un alternant en situation de handicap.
  • Elle est fixée à 2 000 € pour toutes les autres entreprises.

« Elle marque le soutien fort et continu du gouvernement pour le développement de l’apprentissage, voie d’excellence pour l’insertion professionnelle des jeunes de notre pays », se félicitait la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet au lendemain de la publication du décret. Un avis pas nécessairement partagé, car si l’aide est maintenue, elle s’accompagne d’un nouveau coup de rabot sur les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage, mais aussi d’une diminution de la rémunération des apprentis d’environ 146 € par an à partir du 1er janvier dernier. « Le développement de l’apprentissage n’est plus une réalité à la suite des décisions des parlementaires », soupire Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf). Et d’en conclure : « La rentrée 2025 sera rude... » A suivre.

>>> A lire aussi: En Ile-de-France, l’ATPro et le Grafie s’associent pour favoriser le retour durable à l’emploi des salariés de SIAE

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