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Des trophées pour valoriser les métiers

Crédit photo Pavo
Accompagner à la piscine une octogénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer, utiliser l'impression 3D afin de créer des joysticks pour un fan de jeu vidéo atteint de myopathie dégénérative, prendre soin de ses salariés qui prennent soin des seniors... Dans le Maine-et-Loire, les travailleurs sociaux imaginatifs sont à l'honneur.
Pour la deuxième année consécutive, les « Trophées des métiers du domicile », organisés par le département de Maine-et-Loire, récompensent les meilleures idées pour améliorer le service rendu aux usagers et faciliter les conditions de travail des professionnels. Voici les lauréats des trois différentes catégories.
 

« Développement et maintien du lien social » : en petit bassin avec Pierrette

Elle est fière et elle peut l’être. Pierrette Legros, accompagnante du grand âge comme elle se définit, a été récompensée pour son idée d’emmener à la piscine une octogénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer. La femme ne nage plus mais, en accord avec sa famille et l’Ehpad qui l’accueille, elle fréquente une fois par semaine les bassins bien-être d’un quartier d’Angers. « C’est un défi à toutes les étapes. Il faut être là pour enfiler le maillot, passer le pédiluve, se mettre à l’eau. Pour l’aider, je chante avec elle des comptines qu’elle connaît bien », explique cette professionnelle indépendante. Et le résultat, à l’entendre, est « incroyable ». La cohérence du propos de la personne malade s’améliore. Sa joie, pendant les séances, est palpable. Et le lien noué avec certains nageurs, précieux. « Des habitués nous guettent le vendredi, faisant preuve d’une grande solidarité. L’un d’entre eux, pour l’aider à aller dans l’eau, pose par exemple des écouteurs sur ses oreilles. »

 

« Travail en équipe » : le management cool de Senior compagnie

Améliorer la qualité de vie au travail et renforcer la cohésion d’équipe des auxiliaires de vie. C’est le défi qu’a cherché à relever Sophie Gobert, en prenant, en janvier 2023, son poste de responsable de l’agence Senior Compagnie (groupe Zephyr), à Angers. Première décision : déménager dans des locaux plus adaptés, dotés d’une salle de pause. Puis, instaurer dans la foulée des temps de rencontre, manière de rompre l’isolement de professionnelles sans cesse mobilisées sur le terrain. Chaque mois, un petit-déjeuner leur permet ainsi de se retrouver lors d’un temps convivial, rémunéré par l’entreprise. Plus formelle, une réunion d’équipe, elle aussi mensuelle, se tient à l’agence pour partager l’information. Pour fluidifier les relations entre les personnes accompagnées, l’agence, les auxiliaires de vie et les autres professionnels intervenant au domicile (kinés, etc.), des référents ont été nommés. « La fonction est valorisante et permet de prendre de la hauteur. Elle donne de la matière au métier », souligne Sophie Gobert. Une série de mesures pour faciliter la communication a également été prise : flotte de téléphones, accès aux plannings quotidiens des collègues, aux fiches des bénéficiaires, etc. Enfin, des tuteurs ont été désignés : l’un est chargé d’accompagner les nouvelles auxiliaires dans leur prise de poste ; l’autre de vérifier l’acquisition des bons gestes. Un moyen d’éviter les accidents de travail. Et d’améliorer, toujours, la qualité de l’accompagnement.

 

« Pépites et bonnes idées » : un joystick inclusif

La trouvaille de cette édition 2023 est une manette adaptée de console de jeux. A la conception : Thomas Dumas, alors auxiliaire de vie sociale à Angers. A la fabrication : Guillaume Altermatt, ingénieur optique. Les deux amis ont permis à une personne atteinte de myopathie dégénérative de renouer avec sa passion du jeu vidéo. « J’ai fait un cahier des charges, en ciblant des jeux vidéo accessibles et qui plaisaient à la personne. Et je l’ai présenté à Guillaume qui a conçu un support en bois et l’ensemble de la solution technique », explique Thomas Dumas, aujourd’hui reconverti dans les ressources humaines. La manette a été réalisée en impression 3D à partir d’amidon de maïs, plus écologique que le plastique. Et des composants ont été récupérés d’une manette existante. Résultats : des boutons adaptés à la morphologie et un joystick réglable en hauteur. Pour élargir le champ des jeux possibles, la manette fait l’objet de mises à jour, en lien notamment avec des ergothérapeutes et des professionnels du matériel médical. Les solutions sont diffusées en open source. Et peuvent donc inspirer le plus grand nombre.

 

 

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