Alors que le gouvernement a repoussé la publication du décret mettant en musique sa réforme de l'assurance chômage qu'il avait jusqu'à présent promis « avant le 30 juin, le conseil d’administration de l’Unedic, lui, a décidé, le 27 juin, de donner un coup de pouce à l’indemnisation des demandeurs d’emploi. Au 1er juillet, 2 millions d’entre eux (sur les 2,7 millions d’indemnisés recensés) verront leurs allocations revalorisées de 1,2 %.
Cette hausse devrait coûter 150 millions d’euros aux caisses de l’Unedic en 2024 et 210 millions l’année suivante. Une dépense que le régime d’assurance chômage peut se permettre, vu ses excédents annoncés (45,5 milliards cette année, 46 milliards l’an prochain) et ce, en dépit des ponctions de 12,5 milliards d’euros planifiés par l’Etat entre 2023 et 2026 pour financer ses opérateurs France compétences et France travail.
Dans le détail, cette revalorisation, applicable exclusivement si l'intégralité des rémunérations qui composent le salaire journalier de référence (SJR) sont anciennes d'au moins six mois, va se traduire par :
- un passage du montant journalier d’indemnité actuellement en vigueur de 31,59 € à 31,97 € pour l’allocation plancher ;
- de 12,95 € à 13,11 € pour la partie fixe de l’aide au retour à l’emploi (ARE) ;
- de 22,61 € à 22,88 € pour la partie fixe de l’aide au retour à l’emploi-formation (ARE-F) ;
- de 63,72 € à 64,48 € du plancher relatif à l’application du coefficient de dégressivité.
Seule exception : à Mayotte, l’allocation minimale journalière est portée à 15,97 € (15,78 € actuellement) et l’allocation minimale ARE-F passe à 11,45 € par jour (contre 11,31 €).
Malgré un vote majoritaire des partenaires sociaux siégeant au conseil d’administration de l’Unedic, cette décision fait tout de même grincer quelques dents côté syndical, notamment à la CGT et à la CFDT. En cause : la revalorisation de juillet 2024, aiguillonnée par la partie patronale, est jugée moins généreuse que celles accordées en 2023 (+ 1,9 % en avril et autant en juillet). Mais surtout parce qu’en moyenne, ce coup de pouce s’est élevé à + 1,68 % ces cinq dernières années.
>>> Lire également : La réforme de l’assurance chômage se poursuit en dépit de la dissolution