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Congrès de la FAS : « Les crises peuvent devenir des opportunités »

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Les #JournéesDuTravailSocial organisées les 24 et 25 septembre par la fédération des acteurs de la solidarité (Fas) permet aux professionnels d'interroger leurs pratiques et les dimensions de leurs rôles respectifs.

Crédit photo Pascal Bastien / ASH
Témoigner des réalités du quotidien pour tracer des voies de sortie de la pauvreté.  Organisées par la fédération des acteurs de la solidarité, les #JournéesDuTravailSocial ont pris le parti de l'optimisme en ce mardi 24 septembre. Au programme : partager ses expériences innovantes pour lutter contre l'ancrage de la crise que subit le secteur. 

1 200 professionnels ont fait le déplacement. Les journées du travail social organisées par la Fédération des acteurs de la solidarité (Fas) à Nancy les 24 et 25 septembre constituent un excellent baromètre à la crise que traverse le secteur. Une mobilisation massive dans un contexte de sclérose où la perte de sens au travail est courante. Bureaucratisation, invisibilité, sentiment d’impasse, management par les chiffres, restriction de budgets … Si les causes abondent, l’ouverture du congrès, baptisé « Pouvoir d’agir, pouvoir agir » constitue un moyen de prendre du recul. « Nous devons aussi célébrer nos réussites », insiste Valérie Zminka, co-présidente de la FAS Grand Est en ouvrant la journée.

Ici, ce matin, dans la salle de conférence où débutent les débats, pas de contestations, pas de revendications scandées. Un besoin prévaut : s’arrêter pour sortir de la tornade quotidienne afin de comprendre les raisons d’une telle situation et de reprendre « un peu » son souffle.

> Sur le même sujet : « Si rien n’est fait, la seule perspective c’est le chaos » (Pascal Brice)

« Les crises peuvent devenir des opportunités », affirme Lou-Jayne Hamida, vice-présidente de la Fas, au micro. « Certes, la jeunesse connait l’incertitude mais elle est aussi moteur de changement ». Les discours se veulent optimistes avec une responsabilité collective et des solutions innovantes et inclusives brandies en perspective. L’alternative ? Miser sur la sensibilisation et la mobilisation des associations avec des actions de terrain remises au cœur des métiers.

D’ailleurs, publié en marge du congrès, le manifeste du travail social interroge : Que faut-il encore pour que la compréhension de l’importance, du rôle et de la valeur du travail social voit le jour ? Que faut-il encore pour saisir l’importance de ce que fait, de ce qu’est le travail social ? « Il ne faut pas sous-estimer la force qui est la nôtre. Les accords, les différences, les divergences se révèlent indispensables pour bâtir le commun », pointe Nathalie Latour, directrice générale de la Fas.

Rétrospective d’un secteur en crise

Avant d’entamer les débats, le focus se porte sur la « question de l’histoire du travail social pour décrypter le présent et construire l’avenir ». Le tout en tenant compte de l’évolution des politiques sociales. « Le travail social a connu ses grandes heures durant « les trente Glorieuses » avec celui de l’Etat social », rappelle Axelle Brodiez-Dolino, historienne et directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et membre du conseil d’administration de la Fas. « A l’époque, toutes les couches de la société pouvaient percevoir des prestations […] Jusqu’aux années 1980 où la crise sociale a fait son apparition. Tout a changé. Désormais il y a moins de moyens pour plus de besoins », détaille l’historienne. L’ancrage du chômage de masse, doublé des réductions successives du périmètre de l’assurance chômage, représente un exemple concret de l’évolution du paysage social connu depuis 40 ans qui passe de l’assurance… à l’assistance.

« De plus, la société fabrique de plus en plus d’emplois précaires. Donc mécaniquement, les gens sont orientés vers l’assistance. Ce qui est très culpabilisant. Nous sommes dans une société qui fait des choix politiques. On dénonce l’assistanat mais on le fabrique!", déplore Axelle Brodiez-Dolino. Autant d’éléments menant à la montée du sentiment d’injustice sociale.

Résister aux temporalités

Dès lors, pour les professionnels, l’enjeu se porterait sur la mise en place de temps alloué à la réflexion. « Pour inventer de nouvelles réponses, il faut se poser des questions. Les espaces de pensées sont déjà des espaces d’action », souligne Nicolas Antenat, philosophe et formateur et directeur de recherche en écoles supérieures du travail social. Son crédo : respecter la lenteur comme valeur éthique afin que les politiques publiques puissent partir du terrain et des enjeux autour des personnes accompagnées. Interroger le lien constituerait un défi primordial complexe dans un environnement « en crise de patience ».

> A lire aussi : Qui sont les nouveaux ministres du secteur ?

Autre alternative abordée pour réaffirmer le rôle du travail social autour de valeurs : la transition écologique et sociale. « Elle peut être envisagée comme la possibilité de faire un lien commun et de faire société. Malheureusement, elle est souvent traitée sous l’unique prisme de l’écologie que les politiques n’envisagent pour l’heure, que comme une option », tempère Mathieu Klein, maire de Nancy et président du haut conseil au travail social. « Mais les professionnels doivent le porter. Le livre blanc du travail social vise d’ailleurs à rendre désirable les carrières du secteur ».

>> Le manifeste du travail social 

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