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Congrès de l'Uniopss 2024 : attirer vers les métiers de l'humain et réinventer les solidarités

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Table ronde Solidarités: l'heure du diagnostic partagé

35e Congrès de Uniopss à Lyon, 3 avril 2024 - Table ronde autour du thème des solidarités : l'heure du diagnostic partagé. En présence de Guy Petta, délégué du Conseil national des personnes accueillies ; Jean-Philippe Vinquant, vice-président du HCFEA ; Cécile Riou-Batista, secrétaire générale adjointe de la CNCDH ; Antoine Janbon, animateur du congrès.

Crédit photo Chifa Montasser
Le 35e Congrès de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) a réuni plus de 1 000 participants à Lyon, ces 3 et 4 avril, autour du thème inspirant : « Fiers de prendre soin, fiers d'être engagés ». Derrière cette anaphore, une tribune pour faire entendre la voix de la société civile et mettre en lumière les enjeux critiques du secteur social et médico-social.

A l’aune d’un secteur médico-social plus que jamais éprouvé, le congrès Uniopss 2024 a été empreint d'un sentiment de fierté et d'engagement inébranlables. Les intervenants ont réaffirmé leur détermination à « rester debout et à défendre des valeurs immuables telles que la dignité et le respect pour tous ». Un événement qui aura également servi de pont entre les associations et les pouvoirs publics, mettant en exergue à la fois les réussites et les difficultés du secteur dans la lutte pour une société où le « prendre soin doit être une priorité ».

Pour ouvrir ce congrès, un appel au rassemblement de Jérôme Voiturier, directeur général de l'Uniopss, pour « l’importance de défendre les droits des personnes en situation d'exclusion, une évidence pour les associations, et une ambition à porter collectivement ». Toutefois, « des nouvelles modalités de financement sont à repenser », dit-il, avec l'impératif « d'obtenir les moyens nécessaires à la hauteur de toutes les vulnérabilités », s'inquiétant d'« un secteur à bout de souffle et une attractivité en berne ».

Lors de la table ronde sur l'état des solidarités dans le pays, Cécile Riou-Batista, secrétaire générale adjointe de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’Homme) évoquera « le décalage persistant entre les droits proclamés et leur effectivité », citant le cas du revenu de solidarité active (RSA) où une partie importante des bénéficiaires n'en tirent pas pleinement avantage, « avec un volet accompagnement couvert qu’à 40 % ». Selon elle, « l’insuffisance des moyens humains et financiers alloués par les autorités publiques est une question de volonté politique » qui engagera « un coût du non-recours plus important que le coût de l’accès aux droits ».

Comment rendre les métiers de l’humain plus attractifs ?

Une question tout d’abord posée à l’assistance : 59 % des acteurs du médico-social ont répondu favorablement à « l’amélioration des conditions de travail », 30 % pour « remettre le sujet des vulnérabilités au cœur de la société » et 11 % souhaitant « qu’ils soient mieux connus ». Evanne Jeanne-Rose, rapporteur au Cese (Conseil économique, social et environnemental ) du rapport sur l’avenir des métiers de la cohésion sociale reconnaît « la pénibilité physique et psychique de ces professions souvent peu valorisées » et l’intérêt qu’elles ont d’être connues et reconnues, particulièrement auprès des jeunes : « La crise sanitaire a fait réémerger la question du soin. Mais savoir être en lien est un apprentissage. » Nelly David, directrice générale de l’association Addictions France poursuivra, en rappelant les propositions du Livre blanc du travail social : « La vulnérabilité est un tabou. On refuse les fragilités, les handicaps dans notre société de la performance. Or, c’est une erreur de sous-estimer l'impact du travail social sur la société. »

>>> à lire aussi : Les 4 points clés du Livre blanc du travail social

Vingt ateliers pour favoriser les regards croisés sur les défis du secteur social

Vingt ateliers ont offert un espace d'échange et de réflexion sur les enjeux brûlants du secteur social. Parmi les thématiques abordées, la prise en compte insuffisante des besoins des personnes vulnérables, notamment les personnes présentant une double vulnérabilité, par exemple dans les cas d'enfants souffrant de handicap et de carences parentales.

L'accompagnement inadapté et insuffisant a également été soulevé, entraînant une perte de chance dans la construction affective et somatique des individus concernés. Cette situation a illustré la souffrance éthique rencontrée par de nombreux professionnels.

Autre axe de discussion majeur : le virage numérique dans le domaine social. Si certains ont souligné les potentialités offertes par la médiation numérique dans les accompagnements, d'autres ont mis en garde contre les formes d'inégalités d'accès aux droits et le risque de distanciation dans la relation d'accompagnement.

Parallèlement, la nécessité de renforcer la coordination et le maillage institutionnel a été soulignée, notamment pour favoriser le pouvoir d'agir et la prise de parole des femmes âgées et des personnes en situation de précarité.

>>> Lire aussi : Pour Daniel Goldberg, « sans les associations, il n’y aurait pas de politique du handicap »

Enfin, l'engagement bénévole des jeunes, le développement de l'économie sociale et solidaire et de la pair-aidance ont été présentés comme des leviers essentiels pour répondre aux défis actuels et futurs du travail social.

La crise des métiers de l'humain, au cœur des discussions, a rassemblé les participants sur un appel unanime à la mise en place de mesures pour attirer, former et fidéliser les professionnels du secteur. Une préoccupation finalement partagée par Fadila Kattabi, ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, et des Solidarités, chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, invitée au congrès : « Vous pourrez compter sur moi, mon énergie et ma détermination, comme sur Catherine Vautrin, pour répondre à cette problématique de l'attrativité des métiers et leur revalorisation. »

>>> à lire aussi : Mathieu Klein : « J’attends de Catherine Vautrin qu’elle donne le ton d’un engagement collectif concret, phasé et financé »

 

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