Un premier pas vers davantage de reconnaissance. Le 18 février, à l’issue de la conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une revalorisation salariale de 183 € net pour les professionnels de la filière socio-éducative. Cette hausse mensuelle concerne 140 000 équivalents temps plein (ETP) dans le secteur non-lucratif, avec un cout de 540 M€ pour 2022, financés aux deux tiers par l’Etat et à un tiers par les départements. En année pleine, c’est-à-dire à compter de 2023, le budget consacré sera de 720 M€.
Environ 30 000 personnels socio-éducatifs (ETP), sous statut de la fonction publique, bénéficieront aussi de cette mesure. Cette revalorisation doit être effective à partir du mois d’avril, pour être versée au plus tard sur les fiches de paie de juin, assure le gouvernement.
Une enveloppe est également allouée pour moderniser le « cadre conventionnel dans la branche du secteur sanitaire et social (Bass) avec l’objectif de parvenir dans les meilleurs délais à la négociation d’une nouvelle convention collective unique ». Ce projet d’envergure, source de tensions au sein du secteur, doit être soutenu à hauteur de 500 M€, dont 380 M€ pour l’Etat et 12 M€ pour les départements. Au total, les pouvoirs publics s’engagent ainsi à investir 1,3 milliard d’euros à destination de la filière socio-éducative.
L’Etat entend par ailleurs revaloriser d’autres professions oubliées par les accords du Ségur, telles que les aides à domicile des centres communaux d’action sociale (CCAS), les médecins coordonnateurs des Ehpad, les médecins, sages-femmes et personnels soignants de la protection maternelle et infantile (PMI) et les soignants des structures de prévention.
Parallèlement, le gouvernement annonce la création d’un « comité des métiers socio-éducatifs ».
Attentes sur le long terme
Les principaux employeurs du secteur social et médico-social privé à but non-lucratif approuvent cette série d'engagements. « Cette reconnaissance encourageante pour les professionnels du secteur, trop longtemps oubliés du Ségur, est un signe d’entrée vers un dialogue constructif », écrivent ensemble la Fehap, Nexem et la Croix-Rouge française. De son côté, l’Uniopss « salue la juste reconnaissance de l’action des professionnels des métiers de l’humain et les mesures envisagées pour le renforcement de l’attractivité des métiers ».
Mais tous les acteurs préviennent : un engagement de long terme de la part de l’Etat et des départements est nécessaire. « Les hausses de salaires annoncées par le gouvernement (...) sont tardives et ne suffiront pas à elles seules à résoudre la crise. Les atermoiements du gouvernement et les revalorisations au compte-goutte ont laissé les professionnels, les personnes concernées et leurs familles exsangues », dépeint l’Unapei.
Conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social : @Unapei réagit et prend acte de la prise de conscience de la crise majeure du secteur du handicap, cependant devant l’urgence, ses associations membres poursuivent leur mobilisation. #urgencehandicap pic.twitter.com/Cw9PssyP5L
— Délos Apei 78 (@DelosApei78) February 21, 2022
L’@AssoAurore s'associe à la @FedeSolidarite pour saluer l’extension annoncée ce matin des revalorisations salariales du Ségur aux professionnels socio-éducatifs des secteurs hébergement, asile et IAE. Ces métiers sont au cœur de la solidarité qui fait le ciment de notre société https://t.co/9zl83yE7Xw
— Association Aurore (@AssoAurore) February 19, 2022