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Comment on devient animateur de rencontres restauratives

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Le film de Jeanne Herry "Je verrai toujours vos visages" met en lumière un groupe de parole en justice restaurative. 

Crédit photo CHI-FOU-MI PRODUCTIONs
A mesure que les demandes de médiation en justice restaurative augmentent, le besoin en animateurs se fait plus prégnant. L’Institut français pour la justice restaurative propose un parcours en deux modules qui donne lieu à une certification.
 
 

Elle tire son essence des pratiques ancestrales de certaines tribus africaines ou néozélandaises pour réguler les conflits. La justice restaurative est arrivée en France voilà une dizaine d’années. « Tout est parti d’une expérimentation de rencontres détenus-victimes menée à la maison centrale de Poissy en 2010. L’idée était de réunir, au sein de l’univers carcéral, un groupe de détenus et de victimes concernés par une infraction similaire dans le but d’offrir un espace d’échange, sécurisé par des instances tierces », retrace Nicole Tercq-Diriart, présidente de l’Institut français pour la justice restaurative (IFJR).

Objectif : permettre à toute personne, auteure ou victime, de dialoguer autour des répercussions liées à un délit. La présence d’un animateur est nécessaire afin de créer un climat psychologique de sécurité et que le cadre soit non seulement contenant, mais aussi apaisant. « Il faut être dans une posture de non-sachant, de non-directivité, de transparence et de pluri-partialité pour garantir de façon inconditionnelle la libre expression de tous les participants. Notre approche, relationnelle, est déterminante pour le bon déroulement de ces rencontres, mais elle ne s’improvise pas », avise Emilie Le Port, coordinatrice de l’antenne réunionnaise de l’IFJR.

Deux modules, sinon rien

Depuis 2011, l’IFJR, seul organisme habilité à délivrer la certification, organise des formations à l’animation des rencontres restauratives. Réalisées en partenariat avec l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire et France Victimes, ses cours se déroulent généralement en deux temps. Un premier module, d’une durée de 30 heures, permet d’acquérir la méthodologie pour mettre en place un projet de justice restaurative avec différents partenaires. Pour pratiquer, le stagiaire doit néanmoins le compléter d’un second module, dispensé sur 30 heures également. A cette fin, il a le choix entre trois spécialisations : la médiation restaurative, les rencontres détenus/condamnés-victimes ou la coordination des cercles de soutien et de responsabilisation. « Ces options correspondent aux types de mesures le plus couramment utilisées actuellement en France. Chacune repose sur des protocoles bien particuliers, et doit conduire le professionnel à se former à nouveau s’il veut ajouter un nouveau type de compétences », détaille Emilie Le Port.

Pas encore un métier

Animatrice, puis éducatrice spécialisée auprès des mineurs et des victimes de violences, cette dernière a obtenu en 2020 sa certification d’animatrice de médiation restaurative à l’IFPR. Couplée à sa mission de coordinatrice d’antenne, elle organise et anime aussi bien des rencontres détenus/condamnés-victimes en milieu ouvert ou fermé que des médiations restauratives. « A la différence d’autres approches, celle qu’on nous enseigne doit nous permettre de pouvoir être complètement dans l’écoute, en toute neutralité. Ça n’est pas évident car nous avons tous une tendance à analyser ou faire des liens à la place de la personne. C’est aussi ce qui me plaît justement », avoue la quadragénaire.

Accessible aux professionnels qui exercent dans le monde de l’administration pénitentiaire, dans un service d’aide aux victimes ou de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), le titre d’animateur de rencontres restauratives n’est pas encore un métier. Résultat : les professionnels formés doivent souvent rogner sur leur temps de travail, bénévolement. « Actuellement, les subventions supposées nous permettre de promouvoir la justice restaurative sont très pauvres, déplore Nicole Tercq-Diriart. Espérons que cela évolue parce que cette approche a de réels bienfaits réparateurs. »

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