Cynothérapie (approche thérapeutique par l’intermédiaire d’un chien), cuniculthérapie (d’un lapin), équithérapie (d’un cheval), zoothérapie… Si les appellations diffèrent, le principe de la médiation par l’animal, lui, reste le même. Une pratique qui a le vent en poupe et qu’un nombre croissant de professionnels de la relation d’aide choisissent d’intégrer au service de leur profession ou pour en faire leur métier. Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, la formation est accessible à travers de nombreux organismes. Les contenus y sont très variables en quantité comme en qualité.
Une première étape s’impose donc : le choix du bon organisme. « Il faut se garder de croire que la simple mise en relation d’une personne et d’un animal suffit à régler tous les problèmes. La médiation par l’animal suppose d’avoir suivi une formation pointue pour être en mesure de respecter à la fois l’intérêt du bénéficiaire et celui de l’animal », renseigne Camille de Ravinel, fondatrice de l’association vendéenne Anim’EnVie.
Se spécialiser
Le médiateur agit comme un facilitateur de lien entre l’animal et la personne qu’il accompagne. Outre une expertise dans le secteur de l’accompagnement social ou sanitaire, il doit être capable de choisir ses animaux en lien avec l’approche éthologique, d’avoir une connaissance des règles à respecter selon les animaux et de décrypter les réactions de l’animal pour ajuster le comportement du bénéficiaire en conséquence. Un rapide coup d’œil sur le contenu des enseignements peut permettre d’éliminer les programmes qui survolent ces notions. Autre repère utile : la place de la pratique. « Si, durant la formation, on ne touche pas à l’animal, j’ai tendance à dire qu’il faut fuir », prévient Camille de Ravinel.
Certaines formations ciblent un public particulier : handicap, Alzheimer, autisme, troubles émotionnels, délinquance… Elles peuvent être d’autant plus utiles aux professionnels, qu’il est possible de les adapter au cadre dans lequel s’effectue le contact entre l’animal et la personne accompagnée (nature, pièce aménagée, etc.) et le type de communication (dressage, caresses, nourrissage, etc.). « A chacun de choisir ce qui lui parle le plus. Moi qui travaille avec des enfants confiés ayant beaucoup de troubles du comportement, j’ai tendance à privilégier le mouvement, qu’il s’agisse de se balader avec le chien ou de le caresser, par exemple. Cela me permet d’instaurer rapidement un climat de confiance et d’aborder plus facilement des sujets sensibles », illustre Hervé Zanetti, éducateur spécialisé intervenant en médiation animale en Meurthe-et-Moselle.
Se reconvertir
En cas de reconversion, seule une formation qualifiante – celle de l’institut de formation Agatéa – est reconnue officiellement, depuis 2018. A la clé de ce programme d’une durée de 315 heures, un titre de « chargé de projet en médiation par l’animal », de niveau bac + 2, qui permet d’exercer aussi bien au sein d’une structure qu’en libéral. Organisé en quatre blocs de compétences indépendants, l’enseignement alterne théorie et pratique et vise à former des professionnels capables d’intervenir dans les domaines éducatif, social, socioculturel, paramédical et médical. Accessibles aux bacheliers, les cours sont dispensés dans 12 centres en France(1).
Depuis qu’il s’est reconverti, Hervé Zanetti s’est mis à son compte, et collabore à la demande dans des structures accueillant des enfants protégés. « Sans cette formation, je n’aurais jamais su comment structurer une séance, reconnaît-il. La médiation par l’animal a des bénéfices réels, mais cela ne s’improvise pas. »
(1) Liste sur agatea.org.
>>> Notre rubrique Conseils de pros/Alzheimer sur la Médiation animale