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Attractivité des métiers : ce que prévoit le ministère du Travail

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Catherine Vautrin, le 26 avril, lors d'un speed-dating sur les métiers du médico-social organisé au sein de l'établissement public gérontologique de Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne)

Crédit photo Ministères Sociaux/DICOM/Nicolo Revelli Beaumont/Sipa Press
Le projet de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités visant à renforcer l’attractivité des métiers du social et du médico-social prévoirait d'élargir le recrutement et de refondre les 13 diplômes d'Etat reconnus de ces secteurs avant 2027. Mais aussi d'améliorer la qualité de vie au travail des salariés et d'encourager les groupements d'employeurs. 

Le gouvernement a bien l’intention de redonner de l’attractivité aux « métiers de l’humain ». Dans les prochaines décennies, on estime à 450 000 le nombre d’emplois qu’il faudra pourvoir dans les domaines du sanitaire, social et médico-social. Comment ? L'épineuse question des augmentations de salaire a été largement renvoyée à la responsabilité des partenaires sociaux des branches tenus d’expurger leurs grilles de toute rémunération infra-Smic avant le mois de juin – en mobilisant aux passages quelques enveloppes spécifiques pas toujours jugées à la hauteur par les professionnels. C'est donc en actionnant le levier de l’amélioration des parcours professionnels et des conditions de travail dans ces métiers que l’exécutif entend susciter de nouvelles vocations.

1. Un référent France Travail spécialisé dans chaque bassin de vie et des groupements d'employeurs encouragés

A cette fin, les équipes du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités planchent sur un projet d’action dont la ministre Catherine Vautrin a dressé une première esquisse le vendredi 26 avril à l’occasion d’une visite au sein de l’établissement public de gérontologie de Tournan-en-Brie (77). Ce plan - dont les ASH avaient déjà détaillé les grandes lignes – serait décliné en trois axes majeurs.

Le premier prévoit de s’appuyer sur la nouvelle organisation de France Travail, effective depuis le 1er janvier dernier, pour « repenser la rencontre entre l’offre et la demande » au niveau des bassins d’emploi. Concrètement, chaque agence France Travail présente sur les 3200 bassins de vie recensés maillant le territoire français, pourrait accueillir en son sein un référent spécialisé dans les métiers du sanitaire, social et médico-social. Un professionnel chargé d’accueillir les demandeurs d’emploi présentant un profil adapté à ces professions et, au besoin, les aider à construire un « parcours individualisé » pouvant les mener à ces métiers.

Ce nouveau système de fléchage pourrait s’accompagner d’une forte incitation aux structures employeuses à se constituer en groupements d’employeurs afin de mieux pouvoir accueillir les nouveaux professionnels entrant dans la carrière et inciter au franchissement des barrières entre les différents domaines du champ social et médico-social. « Ce sont des mondes qui fonctionnent encore trop en silo aujourd’hui. Le grand âge dans son coin, la petite enfance dans un autre… il faut faciliter les rapprochements sectoriels », explique une source proche du dossier.

2. VAE : une première série de décrets possiblement avant l'été

Deuxième volet du projet, « l’élargissement du vivier des recrutements », prévoit notamment de faciliter les passerelles entre les différents métiers du champ social. « Une auxiliaire de vie doit pouvoir disposer de la capacité d’évoluer vers des fonctions d’assistante médicale ou de cadre de santé », résume-t-on du côté de la rue de Grenelle. Pour cela, une préconisation qui a d’ores et déjà fait grincer quelques dents : « sortir du dogme rigide du diplôme d’Etat » et mobiliser davantage la validation des acquis de l’expérience (VAE, réformée en 2022) pour faciliter les évolutions de carrière et les passages entre des métiers présentant une proximité professionnelle. Une première série décret allant dans ce sens pourrait voir le jour avant l’été

>>> Sur le même sujet : Attractivité : Catherine Vautrin veut en finir « avec le dogme du diplôme d’Etat »

Ce travail de toilettage devrait s’accompagner d’une refonte des 13 diplômes d’Etat du secteur afin de les découper en blocs de compétences pour permettre aux candidats à une VAE de les valider progressivement, par segments. Une recommandation proche de celle qui figurait dans le Livre blanc du travail social remis par le Haut-conseil du travail social (HCTR) en novembre dernier. Le ministère espère voir les premiers travaux aboutir dès 2025. Et possiblement parvenir à la révision complète de l'ensemble des diplômes concernés avant la fin du quinquennat.

 

3. Un fonds spécifique contre la sinistralité

Dernier chantier à l’agenda : l’amélioration des conditions de travail. Conscient des freins que la forte pénibilité associée à ces emplois – on y compte deux fois plus d’accidents du travail que dans le bâtiment ! - constitue pour nombre de candidats, le gouvernement entend lever les barrières. Avec comme objectif prioritaire la création d’un fonds spécifique de lutte contre la sinistralité de ces métiers relevant de la branche accidents du travail – maladies professionnelles (AT-MP) de la Sécurité sociale, dont le montant n’est, pour l’heure, pas encore déterminé.

>>> A lire : Mathieu Klein : « J’attends de Catherine Vautrin qu’elle donne le ton d’un engagement collectif concret, phasé et financé »

Les employeurs, de leur côté, seront incités à améliorer la conciliation des horaires de leurs salariés avec le respect de leur vie privée. Pas forcément une mission facile dans des secteurs aux horaires décalés qui recourent parfois abusivement aux contrats à temps partiel. Particulièrement sensible dans certains établissements médico-sociaux - ceux dédiés au grand âge, en premier lieu - cette question des temps de travail fera également l'objet d'une concertation entre les ministères concernés, Matignon et les partenaires sociaux. Le projet d'une négociation nationale à ce sujet n'est pour l'instant pas exclue, même si son principe n'est pas encore gravé dans le marbre.

>>> Lire aussi : Livre blanc : « Tout ce travail ne doit pas devenir lettre morte »

 

 

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