Recevoir la newsletter

Aide à domicile : plus de fluidité, mais moins de personnels

Article réservé aux abonnés

Female volunteer serving dinner to handicapped old woman, elder care, help

Photo d'illustration.

Crédit photo motortion - stock.adobe.com
Comme lors du premier confinement, les structures d’aide à domicile sont autorisées à poursuivre leurs activités. Si de nombreux enseignements ont été tirés de la première vague de l’épidémie, des inquiétudes demeurent. Le manque de ressources humaines est le principal enjeu du moment.

« Dernière roue du carrosse »… Lors du premier confinement, les acteurs du domicile ont déploré le fait que l’Etat ne les prenne pas suffisamment en considération. Alors qu’un second maintien à domicile vient d’être instauré, ils espèrent ne pas devoir faire face aux mêmes difficultés, et avoir appris de la première vague. « Que ce soit en termes de protocoles, de masques, d’identification des personnes vulnérables, isolées, stressées… Je pense que les services d’aide à domicile sont largement montés en compétence. Les professionnels savent identifier et ont anticipé les éventuels effets négatifs liés au confinement », se réjouit Julien Jourdan, directeur général de la Fedesap (Fédération des services à la personne et de proximité).

Autre aspect positif : les services d’aide à domicile sont désormais reconnus par le gouvernement. « Avant le premier confinement, nous n’étions pas écoutés, rappelle Antoine Grézaud, directeur général de la Fesp (Fédération du service aux particuliers). Il fallait vraiment insister pour faire valoir nos positions. Pendant le premier confinement, dans les premières semaines, on nous prenait au téléphone quand nous avions des alertes. J’observe que, depuis la semaine dernière, on nous appelle pour savoir comment cela se passe et si nous avons des difficultés. Nous sommes consultés, et cela change énormément la donne. »

 

Surcoût des équipements de protection

Ainsi, le 29 octobre, lors d’une réunion avec Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’autonomie, les acteurs du secteur ont pu rappeler un certain nombre de points à respecter pour éviter tout problème. Entre autres, être considérés comme prioritaires par les pharmaciens dans l’accès aux tests et aux vaccins contre la grippe. Ils ont aussi fait savoir qu’un meilleur dialogue était nécessaire avec les départements concernant leur approvisionnement en équipements de protection individuelle (masques, gants, blouses…). A ce sujet, une inquiétude demeure : celle qui concerne l’aspect économique. Car, depuis fin septembre, le marché des équipements de protection individuelle (EPI) est considéré comme libre dans le secteur du domicile. « Ce qui n’est pas le cas pour les Ehpad et les salariés du particulier employeur, déplore Julien Jourdan. Ce n’est pas un bon message envoyé au secteur. »

Concrètement, ce n’est plus l’Etat qui fournit les masques et les blouses, mais c’est à chaque organisation de se les procurer, au risque d’engendrer d’importants surcoûts. « Economiquement, pour certaines associations, la situation est compliquée. Des structures n’ont plus les moyens d’acheter ces EPI. Nous avons dû les aider », affirme Hugues Vidor, directeur général d’Adédom (fédération du domicile). D’autant que, par endroits, il manque des fournitures comme des gants et des surblouses.

Au cours de cette réunion avec la ministre, qui devrait se tenir tous les 10 jours, les acteurs ont aussi insisté sur l’urgence du moment : la question des ressources humaines. « Il faut arriver à remobiliser les salariés. Il ne faudrait pas que ceux qui se sont pleinement engagés la première fois nous quittent. Surtout, ce serait dommage qu’ils le fassent pour des raisons salariales. Il faut donc trouver des solutions à ce sujet », alerte Hugues Vidor. « L’Etat a été maladroit. Il a créé des discriminations entre Ehpad et domicile, insiste Antoine Grézaud. Ainsi, à travail similaire, un intervenant a tout intérêt à aller exercer en établissement car il aura la prime. Ce qui n’a pas encore été le cas de toutes les aides à domicile. De plus, ce même intervenant sera mieux rémunéré et aura plus d’équipements de protection s’il est en emploi direct ou dans une association. C’est une vraie difficulté. » Et Hugues Vidor de conclure : « Pour le reste, nous avons tiré les leçons de la première vague. En termes d’organisation, l’ensemble est prêt. Nous savons ce qu’il faut faire. »

Métiers et formations

L’événement

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur